night train

Une confortable alternative à l’avion, sans le stress des aéroports

On sait l’aviation énergivore et émettrice de gaz à effet de serre. Ces derniers jours, avec la campagne mondiale «Stay Grounded» (Rester sur terre), des actions ont eu lieu partout dans le monde pour alerter sur la croissance du trafic aérien et les destructions engendrées par les projets d’aéroports. L’alternative proposée serait ferroviaire : l’Intercité de nuit, notamment, qui offre un déplacement sans perte de temps et une arrivée matinale en centre-ville, permettant de profiter de journées entières à destination. Oui, mais d’un point de vue environnemental, ça se discute. Alors que la victoire du rail semblait inéluctable, plusieurs études scientifiques sont venues récemment bousculer les certitudes écolos des partisans du train. On ne tiendrait pas compte, en particulier, de l’impact du véhicule lui-même, de sa fabrication et de la production du combustible (électricité) nécessaire à son fonctionnement. 

Reste qu’en Europe de nouveaux trains de nuit modernes et confortables semblent bien adaptés pour des distances de 600 à 1500 km. Dans cette équation, le gain pour le climat resterait donc positif, pour un investissement relativement modéré, puisque l’infrastructure est déjà en place.

En France, malheureusement, la SNCF et les pouvoirs publics ont négligé cette mobilité. Aucune voiture-couchette n’a été achetée depuis 1980 et c’est là la vraie raison du démantèlement du service. Aujourd’hui il reste tout juste de quoi faire rouler les 2 lignes existantes. Par contraste, l’Autriche fait figure de pionnière avec son réseau d’Intercités de nuit ÖBB « Nightjet » qui s’étend de Hambourg jusqu’à Rome. Grâce à une amélioration du service, les trains de nuit ont dégagé des bénéfices dès la première année avec une forte augmentation de la fréquentation. Les Nightjets transportent 1,4 millions de passagers par an, ce qui évite 12 000 vols intra-Européens. Vienne appelle à une collaboration entre les compagnies ferroviaires européennes pour construire un réseau de nuit européen cohérent. 

Pourquoi certaines liaisons nocturnes au départ de la Suisse ont-elles été supprimées, alors que la Suède, par exemple, a également relancé son réseau national avec succès ? 

(Source : Mediapart)