Gare aux arnaques !

« Stop Sickness Claims », soit littéralement : « Arrêter les réclamations pour maladie ». C’est le nom de la campagne que lance la fédération des agences de voyages britanniques. Elle veut alerter le grand public et le gouvernement à propos d’une dérive, chez les touristes britanniques, qui prend de l’ampleur et pourrait avoir des conséquences très ennuyeuses pour ces mêmes touristes…

Depuis 2013, il y a eu une augmentation de 500 % du nombre de réclamations pour de prétendues intoxications alimentaires en vacances, avec des dizaines de milliers de plaintes contre des hôteliers l’an dernier. Pourtant, pendant cette période, le nombre de maladies recensées par les hôteliers est resté stable et le problème concerne uniquement les touristes britanniques. Grogne des hôteliers espagnols affirmant que les touristes britanniques leur avaient coûté des dizaines de millions de livres ces dix-huit derniers mois à cause de fausses plaintes.

Il y a une « faille » dans la loi, qu’ont bien repérée des sociétés de gestion des plaintes composées d’avocats peu scrupuleux. Ces derniers réussissent à convaincre des touristes de demander un remboursement à des hôtels, pour une intoxication alimentaire imaginaire. Le remboursement moyen de ces plaintes serait de 2 000 livres (2 300 €), estime The Telegraph qui précise que les sociétés prennent une commission pouvant aller jusqu’à 40 % du montant remboursé. Un article de The Independent parle de 3 000 à 5 000 livres (de 3 400 à 5 700 €). Dans tous les cas, le montant est plus élevé que le prix des vacances…

L’ABTA demande donc au ministre britannique de la Justice de corriger la loi afin de stopper cette fraude…un pas qu’a déjà franchi la fédération des hôteliers de Majorque, laquelle a annoncé le mois dernier que les touristes britanniques seraient bannis des offres « all-inclusive » (pension complète). Certains hôtels des îles Canaries font, eux, signer des décharges à leurs clients, afin qu’ils ne puissent pas prétendre avoir été intoxiqués pendant leur séjour.

(Source : Ouest-France)