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En Inde, jusqu’en 2009, les ours étaient dressés pour danser en public avec une corde leur traversant le museau. Heureusement, cette pratique semble avoir pris fin. Sur ce vaste territoire, 8’000 ours vivent encore en liberté. Plus de 1’000 y étaient encore maintenus captifs jusque tout récemment. Une fois leur mère abattue, les oursons étaient vendus à des dresseurs. Leurs dents étaient brisées, mais surtout, à l’aide d’une tige de métal chauffée au rouge, un trou leur était percé dans le haut du museau à travers le palais. La corde était insérée ensuite dans la blessure, sans anesthésie. C’est en tirant sur celle-ci que les dresseurs contrôlaient totalement leur ours.

Mal nourris, de nombreux animaux perdaient leur fourrure, souffraient de cataractes et devenaient aveugles. Un ours danseur dépassait rarement l’âge de 7 ou 8 ans, contre 20 ans en milieu naturel. En Inde, depuis des siècles, les hommes de la communauté Kalandar dressaient les ours lippus. C’est ainsi qu’ils gagnaient leur vie malgré l’interdiction de cette pratique par une loi indienne en 1972. Dès 2002, One Voice et Wildlife SOS, son partenaire local, ont proposé aux montreurs d’ours de reprendre leur animal. En échange, un vaste programme de réinsertion pour la communauté Kalandar a été mis en place avec les autorités locales, comprenant soins médicaux, scolarisation des enfants, formation des adultes à de nouveaux métiers et aide financière pour démarrer une nouvelle activité.

En tout, plus de 620 ours ont été sauvés par ce biais. Tous vivent désormais en paix, notamment dans un sanctuaire bien gardé d’Agra, dans l’Uttar Pradesh, à l’abri des braconniers œuvrant pour les réseaux chinois.