Eiffel et Koechlin

Une garçonnière plutôt vertigineuse

Inaugurée en 1889 pour l’Exposition Universelle, l’emblème de la Ville Lumière a suscité de nombreux débats à la fin du XIXe siècle. Les critiques visant cette construction se confrontaient aux louanges saluant la prouesse technique et l’avant-gardisme. Mais savez-vous que le monument doit presque tout à un certain Maurice Koechlin, un Franco-Suisse né en 1856 dans le Haut-Rhin, et mort en 1946 à Veytaux ? D’aucuns considèrent cet élève de l’EPFZ comme le vértitable concepteur de la structure de la tour. C’est à lui, en tout cas – dessinateur du squelette de la Statue de la Liberté – que l’on doit l’idée même de l’érection d’un tel totem dans la capitale française.

Fier de ce qu’il considérait comme sa construction, Gustave Eiffel s’était fait aménager une garçonnière au sommet du monument. Tenu secret, ce logement était strictement privé. Lorsque Eiffel en révéla l’existence, cela lui valut la jalousie d’une certaine élite parisienne qui lui proposa en vain des fortunes pour une location temporaire. Aujourd’hui encore, ce logement à la vue imprenable demeure inaccessible à la visite. Il n’est visible qu’à travers une petite vitre, comme une lucarne sur un caprice longtemps  gardé secret.