AirAsia

Low cost et sécurité aérienne

Le crash d’AirAsia a fait ressurgir des interrogations sur les compagnies à bas tarif, dont le transporteur malaisien est l’un des leaders. Ces jeunes compagnies ont connu une expansion ultra-rapide. D’après les experts de l’aérien – et le journaliste spécialisé Laurent Serfaty qui rapporte leurs propos – elles emploient des équipages internationaux, ce qui ne favoriserait pas une solide culture de sécurité.

Lorsqu’on met dans un cockpit des personnels qui ne sont pas du même pays, qui n’ont pas appris à piloter au même endroit, cela peut poser problème. Au Japon, par exemple, il est d’usage de ne pas s’opposer aux décisions de son chef. Mais un geste inapproprié face à un dysfonctionnement peut être fatal dans un avion.

« Low cost ne veut pas dire nécessairement low safety (sécurité au rabais) mais encore faut-il que les dirigeants de ces compagnies aient bien ça en tête », résume Patrick Ky, directeur de l’Agence européenne de sécurité aérienne. En Europe, la britannique easyJet et sa concurrente irlandaise Ryanair, avec aucune catastrophe à leur passif, en font la démonstration. « Ryanair a souvent été décriée pour des raisons sociales. Nous avons reçu des tas de lettres anonymes et de pilotes affirmant que les contrats de travail ne permettaient pas d’assurer pleinement la sécurité. Mais chaque fois que nous avons inspecté ses opérations aériennes, nous avons été étonnés par le très haut niveau de sécurité », souligne M. Ky. Car si les prix mini restent l’argument marketing de ces compagnies, un crash peut ruiner leur modèle économique.

La difficulté reste dans l’application des réglementations, parfois discutable dans les pays émergents. D’où la liste de l’UE des transporteurs interdits de vol sous nos latitudes.