Tourisme de masse

Les effets pervers du tourisme de masse à Venise

Les voyageurs à bas tarif envahissent les villes d’Europe – Venise, Barcelone, Dubrovnik, etc. – étouffant de plus en plus leurs habitants. Ce secteur économique parmi les plus florissants prospère à la faveur de tendances lourdes : vols à prix cassés et développement fulgurant de la location participative. Dans les villes d’Europe, le tourisme génère 400 milliards d’euros de recettes par an. Mais qui profite réellement de cette manne ? De plus en plus d’habitants de cités au patrimoine unique voient leur lieu de vie progressivement ravagé par un phénomène qui uniformise. Les prix de l’immobilier flambent et l’attrait des sites – culture locale, art de vivre, quartiers populaires authentiques – se réduit comme peau de chagrin.

À Venise, l’initiative « No grandi navi » organise des manifestations contre le passage incessant de monstrueux paquebots de croisière qui polluent et fragilisent les fondations de la ville. La liberté d’expression semble être souvent un concept à deux vitesses, surtout quand cette liberté vient ternir des intérêts économiques. Gianni Berengo Gardin, un grand photographe italien, vient visiblement d’en faire les frais… Censuré, il voulait dénoncer le tourisme de masse à travers la photographie de paquebots géants qui étouffent Venise. À La Barceloneta, un quartier de la métropole catalane, les habitants s’élèvent contre la conversion d’appartements en locations de vacances, qui fait grimper artificiellement le prix des loyers : la municipalité est d’ailleurs entrée en guerre contre Airbnb et autres plates-formes communautaires. Quant à Dubrovnik, certains y redoutent la privatisation du port historique de la ville.

Et vous, que pensez-vous de ce phénomène ?

(Source : Arte)