Forum des Halles

Cette transformation fera-t-elle l’unanimité ?

Les Parisiens ont eu quatre décennies pour débattre de l’aménagement de leur quartier des Halles, jadis investis par les pavillons de Victor Baltard, datant du XIXe siècle. Le site était à la Ville Lumière ce que Covent Garden était à Londres. Mais la capitale britannique a su tirer un autre parti de son marché couvert, dont elle a conservé et restauré l’essentiel. En France, le ventre de Paris avait engendré dans les années 60 un centre commercial souterrain étriqué et labyrinthique, légitimement décrié.

En avril prochain, on pourra déambuler sous la Canopée, une gigantesque voile aux formes courbes, conçu par les architectes Patrick Berger et Jacques Anziutti, lauréats d’un concours. D’inspiration végétale, d’une hauteur de 14,5 mètres pour une portée de 96 m, couvrant près de 2,5 hectares, cette « peau de verre » formée de 16.000 « écailles » coiffe deux nouveaux bâtiments abritant des équipements culturels, des commerces, un conservatoire de danse et de musique, une bibliothèque et même un centre de hip hop. Cette structure doit filtrer les UV pendant les fortes chaleurs, tandis qu’un récepteur central collecte les eaux de pluie, qui alimentent une petite cascade.

La métamorphose s’est avérée coûteuse et compliquée, car les Halles ont été transfigurées tout en conservant leur activité, pour un coût global estimé à 1,064 milliard d’Euros. Elles abritent la gare souterraine la plus fréquentée d’Europe (Châtelet-Les-Halles, avec ses 800’000 voyageurs quotidiens).