Colosseum project

Une résurrection bien raisonnable ?

Considérée comme l’une des Sept Merveilles du monde antique (à l’instar des jardins suspendus de Babylone ou de la bibliothèque d’Alexandrie), cette statue en bronze et en bois du dieu Hélios était érigée sur l’île grecque de Rhodes. Haute de 30 mètres, elle nécessita 12 ans de travaux et fut terminée en l’an 292 avant J.-C. Mais à peine 70 ans plus tard, un tremblement de terre détruisit cette construction pharaonique pour l’époque. Aujourd’hui, il ne reste donc aucune trace de cette réalisation ambitieuse. Elle pourrait bien, cependant, réapparaitre dans le paysage grâce à une équipe de jeunes architectes, archéologues, ingénieurs et économistes européens. Avec le « Colossus of Rhodes Project », ils entendent proposer une version contemporaine du mythique monument.

Leur projet ne manque pas d’ambition : ce remake mesurerait 150 mètres de haut et pourrait servir de centre culturel, de hall d’exposition ou encore de bibliothèque. Dans la description, il est précisé que ce monument démesuré serait édifié à l’extérieur de la ville et qu’il serait entièrement recouvert de panneaux solaires.

Cette démarche s’inscrit dans la redynamisation de la Grèce. « Le chômage a augmenté et a détruit les rêves et les ambitions de toute une génération. Notre objectif principal est de faire de Rhodes une nouvelle référence dans le monde entier», proclament les concepteurs. Selon eux, cette construction créerait de nombreux emplois et stimulerait toute l’économie locale.

Evidemment, une telle folie a un coût. Les responsables l’estiment à environ 250 millions d’euros et la construction nécessiterait 3 à 4 ans de travaux. Pour financer leur rêve, les concepteurs imaginent notamment faire appel aux dons des habitants de la région, mais aussi du monde entier via une campagne de financement participatif.

Seul bémol (et c’est un euphémisme), les images de synthèse révèlent ce qui pourrait être une horreur absolue dans le panorama héllène. Question de (bon) goût ?