Vous retrouver au coeur de cet essaim vous ferait-il vraiment envie ?

Selon les défenseurs d’un tourisme responsable, le principal danger des vacances n’est ni le terrorisme, ni la fâcheuse tourista, mais bien…le touriste lui-même, véritable menace pour les écosystèmes et les cultures visités.

Selon le Fodor’s Travel Guide, la plupart des destinations pointées du doigt le sont en raison d’une trop forte densité de voyageurs. S’il convient ainsi de bouder les Galápagos, ce n’est pas parce que les lézards y sont venimeux, mais parce que la sur-fréquentation pourrait, comme ailleurs, mettre en péril le fragile écosystème du secteur.

Le ­Machu Picchu, au Pérou, a ainsi vu le nombre de ses visiteurs passer de 70 000 par an dans les années 1980 à plus d’un million aujourd’hui, induisant une menace importante pour la pérennité du site. Lorsqu’il fait escale, un paquebot à l’arrêt polluerait autant qu’un million de voitures, révélait une récente étude. Dégrader les lieux que l’on visite ferait ainsi partie d’un rituel d’appropriation presque animal, un rituel qui passe de plus en plus mal. « Tourists Go Home ! », pouvait-on lire récemment sur les murs de Saint-Sébastien, perle basque envahie par plus de deux millions de visiteurs chaque année. Vidant les centres-villes de leurs habitants, le business d’Airbnb contribue à dénaturer l’authenticité des sites phagocytés. En réaction, Berlin a interdit de louer l’intégralité de son logement, tout contrevenant s’exposant à une amende de 100 000 euros. Ainsi, de Barcelone à Majorque, le sentiment de ras-le-bol face au tourisme invasif va grandissant, donnant parfois lieu à des actions de représailles.

(Source : GQ / N.Santolaria & V.Cocquebert)