Un peu plus de dix ans après la réforme de la procédure de classement des hôtels de tourisme, de nouveaux critères vont entrer en vigueur en avril 2022.

« Un sinistre lavabo de faïence fêlée représentait à lui seul le confort moderne dans cet hôtel. »
La Bandera / Pierre Mac Orlan

Villa La Coste (Le Puy Ste Réparade), archétype du palace contemporain

À compter d’avril 2022, outre le classement des auberges collectives, seront désormais pris en compte des critères de digitalisation de certains services, de mutualisation des services et équipements entre établissements, de nouveaux usages (de nombreux hôtels devenant de véritables lieux de vie en intégrant des espaces de travail et de restauration ouverts aux non-résidents) ou encore de nouveaux critères liés au développement durable (avec 12 critères obligatoires contre 3 actuellement).

Une classification revue

Instaurée dans les années 1930, la classification des établissements français avec des étoiles (de une à cinq) a fait l’objet d’une vaste refonte en 2009. Cette réforme a aussi introduit la distinction « palace » qui peut être accordée à des établissements déjà classés 5 étoiles et qui présentent « des caractéristiques exceptionnelles ». Depuis 2009, le classement, qui reste une démarche volontaire de la part des hôteliers, n’est plus à durée indéterminée mais doit être renouvelé tous les cinq ans.

Devinez combien d’étoiles ?

L’inspection des établissements n’est plus diligentée par les administrations en charge de la consommation et de la répression des fraudes mais par des organismes spécialisés dans l’audit et accrédités par le COFRAC, le comité français. Un hôtel peut éventuellement se retrouver déclassé s’il ne répond plus aux critères de sa catégorie.


Budapest Hôtel…le palace au cinéma

Exigences

Lorsque l’exploitant d’un hôtel de tourisme souhaite faire classer son établissement dans l’une des cinq catégories existantes, il doit remplir un pré-diagnostic qui comporte à ce jour 241 critères répartis en trois chapitres : le niveau de confort des équipements, les services proposés aux clients et les bonnes pratiques en matière de respect de l’environnement et d’accueil des clients en situation de handicap.

Le classement se base sur un système à points et un système de compensation avec des critères obligatoires (enseigne en bon état, site internet, système de chauffage, superficie minimale des chambres en fonction de la catégorie, sanitaires dans le hall de réception…) et des critères optionnels (existence d’une piscine et d’un espace de remise en forme, présence d’une machine à café dans les chambres, W.-C. indépendants de la salle de bains, parking privatif, local à vélos…).

Un système de points

Selon la catégorie dans laquelle il souhaite postuler, l’hôtelier doit obtenir un minimum de points dans les critères obligatoires : 195 points pour une étoile, 232 points pour deux étoiles, 257 points pour trois étoiles, 334 points pour quatre étoiles et 397 points pour cinq étoiles. Ainsi qu’un minimum de points dans les critères optionnels : 25 points pour une étoile, 47 points pour deux étoiles, 87 points pour trois étoiles…

Le palace au cinéma (The Shining / Stanley Kubrick)

Un critère optionnel pour une catégorie d’hôtel peut devenir obligatoire pour une autre. Par exemple, le fait que toutes les chambres soient équipées d’une télévision couleur à écran plat (critère à 3 points) est en option pour les hôtels 1 et 2 étoiles mais obligatoire pour les 3 à 5 étoiles. La présence d’une radio dans toutes les chambres n’est quant à elle obligatoire que pour les hôtels 5 étoiles, tandis qu’un porte-bagage pliant ou fixe doit impérativement être installé dans les chambres des établissements 4 et 5 étoiles. L’exploitant peut n’obtenir que 95% des points liés aux critères obligatoires de la catégorie à laquelle il postule, à condition de compenser les 5% manquants par trois fois plus de critères optionnels, sachant qu’une quarantaine de points obligatoires notamment liés à la propreté ne sont pas compensables.

(Source : Figaro Voyages)