Le Shinto Kanamara Matsuri, est un festival dédié au sexe masculin. Il a lieu au printemps, au Japon.

« Tandis que le garçon se recherche dans le pénis en tant que sujet autonome, la fillette dorlote sa poupée et la pare comme elle rêve d’être parée et dorlotée; inversement, elle se pense elle-même comme une merveilleuse poupée. »
Simone de Beauvoir / Le Deuxième Sexe

Quand la chose devient festive…

La floraison des cerisiers n’est pas la seule attraction touristique nippone : chaque année, début avril, à Kasawaki (Japon), des défilés et de nombreux objets faisant référence à l’organe génital masculin sont à l’honneur. D’après la légende, durant l’ère Edo (1603-1868), un démon aux dents acérées qui vivait dans le vagin d’une femme aurait castré plusieurs hommes le soir de leur nuit de noces. Un forgeron aurait alors créé un godemichet en acier pour briser les dents du démon. Le festival du pénis d’acier est né suite à cette légende.

Un sanctuaire très sexuel

Un énorme pénis en acier orne la cour du sanctuaire en hommage aux divinités shinto de la fertilité, de l’enfantement et de la protection contre les maladies sexuellement transmissibles. Beaucoup de couples s’y rendent tout au long de l’année pour augmenter leurs chances d’avoir un enfant. Le point culminant de la fête est une parade.
Habitants et visiteurs s’alignent dans les rues, se bousculant pour avoir un aperçu des trois pénis géants qui sont transportés au-dessus de la foule sur des mikoshi (sanctuaires portables). Ils portent des T-shirts pénis, des colliers pénis, des lunettes de comédie pénis.
Il y a aussi des bougies, des céramiques et des porte-clés, des aliments phalliques, des bananes enrobées de chocolat, des brochettes de poulet en forme de pénis.

La fête vise aussi à enseigner les pratiques sexuelles sûres et à collecter des fonds pour la prévention du VIH/sida.

Au XVIe siècle, la ville était une importante halte pour les voyageurs qui s’y arrêtaient pour manger, dormir et fréquenter des prostituées. Elles se rendaient au sanctuaire de Kanayama pour prier afin d’être protégées contre les maladies sexuellement transmissibles.
Une première version du festival y a même été organisée dans les années 1800, mais sa popularité a diminué et ce n’est qu’à partir des années 1970 qu’il a connu un nouvel essor.

(Source : Afrikamag)