MSC Venise

Quand la ville flottante menace la ville historique

Petite sélection de dix endroits dans le monde particulièrement menacés par leur fréquentation. Y aller ou pas, ce sera ensuite la question existentielle du touriste responsable.

1 – Venise

Pas moins de 500 paquebots passent chaque année entre les îles et la Place Saint-Marc, quitte à ce que la pollution des bateaux et la pression de l’eau ravage un peu plus la cité. Venise est autant submergée par ses visiteurs que par l’eau. Selon une étude réalisée en 1988, le nombre maximum acceptable de touristes par jour pour Venise serait de 33’000, or aujourd’hui on est à 59’000 !

2 – L’île de Pâques

L’accès à la fameuse île de Pâques, qui appartient au Chili, est désormais organisée avec un permis géré par les autorités locales et les agences de voyage, pour réduire le nombre et la durée des séjours sur place.

3 – Les îles Galápagos

Leur faune et leur flore est unique au monde, valant dès 1978 aux Galápagos une inscription méritée sur la liste du Patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco. Mais les visiteurs qui piétinent cet écosystème fragile en menacent la survie. Les îles volcaniques, rendues célèbres par l’expédition de Darwin au XIXe siècle, ont un accès restreint à 200’000 visiteurs par an et la zone militaire équatorienne est très surveillée par la marine par souci de protection de l’environnement.

4 – Le mont Kilimandjaro

Il existe plusieurs voies pour le sommet, et chaque année, environ 25’000 personnes décident de relever ce défi, contribuant à l’érosion et à la pollution de la montagne tanzanienne, classée elle aussi au Patrimoine mondial.

5 – Le mont Everest

On pourrait croire que l’ascension de l’Everest est réservée à une élite. En fait, on surnomme parfois son camp de base «le dépotoir le plus haut du monde», tant les visiteurs y ont laissé de déchets et de pièces d’équipement depuis des années.

6 – Le Machu Picchu

Le Machu Picchu est le site archéologique le plus visité en Amérique du Sud. Alors qu’en 1992, moins de 10’000 visiteurs s’y rendaient chaque année, ils sont aujourd’hui 10 fois plus nombreux. De nombreux touristes s’écartent des chemins balisés pour avoir une vue unique si bien que ces milliers de pieds qui foulent le sol de la citadelle inca contribuent à en fragiliser la structure, et les équipes d’entretien peinent à réparer les dommages.

7 – Les tombeaux égyptiens

Des mesures draconiennes ont été prises par le gouvernement et le Ministère égyptien de la culture pour protéger les sites et tombeaux, notamment dans la Vallée des Rois et la Vallée des Reines. Plusieurs tombeaux supplémentaires ont été fermés, les peintures murales étant abimées par le gaz carbonique et l’humidité dégagés par la respiration des milliers de touristes qui y passaient.

8 – Pétra, en Jordanie

Le gouvernement s’est alarmé dès 2008 des risques lié au tourisme de masse sur un site fragile, balayé par les vents et piétiné par les touristes. La seule solution serait de poursuivre son exploration, qui est loin d’être terminée, et d’en baliser la visite, voire dans restreindre l’accès.

9 – Angkor, au Cambodge

Restaurés, parfois même reconstruits, les temples anciens d’Angkor, au Cambodge, sont visités eux aussi chaque jour par des milliers de visiteurs. Plusieurs temples reposent sur des plateformes érodées par les siècles et de nombreux touristes quittent les chemins balisés pour explorer par eux mêmes, selon les observateurs du World Monuments Fund, l’organisme qui se consacre à la préservation du patrimoine.

10 – La Méditerranée

Selon le WWF, le tourisme de masse est l’une des causes majeures de la dégradation des côtes et de l’écosystème marin de la Méditerranée. En développant leurs infrastructures pour accueillir ces visiteurs, les pays côtiers transforment des régions entières, ce qui menace des zones naturelles.