Une petite semaine entre Lyon et la Camargue, au rythme du fleuve
« Lyon est une ville arrosée par trois grands fleuves : le Rhône, la Saône et le Beaujolais. »
Léon Daudet

Petite unité
On peut aimer naviguer, mais redouter les villes flottantes au décorum blingbling ostentatoire, avec leur casino et leurs allées marchandes. Rien de tout cela dans la flotte de CroisiEurope. “Leurs bateaux ressemblent plus à de longues péniches. Ils restent à taille humaine”, confirme Gérard, un habitué des parcours fluviaux. Pour lui, ce voyage est un pied de nez à la méchante Covid-19 qui l’a contraint à la sédentarité pendant de trop longs mois.
Pour la compagnie strasbourgeoise, les affaires reprennent, même si les cabines ne sont pas encore toutes occupées. Ces dernières offrent le confort d’une chambre d’hôtel trois étoiles, avec douche, clim, télé, wifi. A bord, la cuisine est raffinée et les règlements sanitaires en vigueur consciencieusement appliqués.
Culture et nature
L’intérêt des escales – même si certaines peuvent paraître trop brèves – devrait constituer l’argument prioritaire lors de la consultation d’un catalogue de croisiériste. En l’occurrence, les arrêts à Avignon et Arles, notamment, constituent le point de départ vers un riche arrière-pays. L’Ardèche y révèle la diversité d’un territoire qui en fait une sorte de petite France : campagne, montagne, cours d’eau, terroir, patrimoine.
Certains passagers citent la visite d’une manade proche des Saintes-Maries-de-la-mer. On leur y a expliqué les traditions d’une tauromachie qui épargne l’animal, la complicité des gardians avec leurs chevaux, le biotope des oiseaux.
D’autres croisiéristes montrent leurs photos de Gordes – beau village accroché à son piton rocheux – ou de la voisine Abbaye de Sénanque, à la belle architecture émergeant des champs de lavande.
Navigation
Et si le meilleur du périple était le déplacement en lui-même ? Le bateau donne du temps au temps. S’il voulait aller plus vite, les nombreuses écluses à franchir se chargeraient bien de freiner son allure. Sur le pont supérieur, l’humeur est donc au farniente et à l’observation de ces manœuvres qui vous donnent l’impression de prendre l’ascenseur. Au terme du voyage, chacun semble tirer le même bilan de cette expérience à l’excellent rapport qualité-prix : “C’était juste trop court !”

(Photos : pichonvoyageur.ch)