Que restera-t-il du tourisme d’après le confinement ? Les plus pessimistes diront que c’est la fin de cette activité telle que nous la connaissons aujourd’hui. Il est vrai que la fermeture des frontières, la faillite de certaines agences de voyage et la mise à terre du transport aérien militent en ce sens. Les spéculations scientifiques actuelles sur la durée, la portée et les conséquences de la crise sanitaire ne portent pas à l’optimisme. Les craintes et les avertissements de “répliques”, de nouveaux foyers – voire (à l’instar de la grippe) – d’un retour saisonnier, se multiplient. Pour revenir à la normale, nous devrons trouver un traitement efficace ou un vaccin. Or, l’un comme l’autre nous font défaut aujourd’hui, même si la chloroquine suscite des espoirs. Un vaccin ne devrait pas être disponible avant 18 ou 24 mois dans le meilleur des cas.
Pour ceux qui le voient plutôt à moitié plein, les motifs d’optimisme ne manquent pas. D’abord parce que la résilience du tourisme n’a jamais été prise en défaut. Guerres, catastrophes naturelles, crises sanitaires, événements exceptionnels… rien ne semble pouvoir entamer l’extraordinaire volonté des voyageurs à boucler leur valise pour défricher de nouveaux horizons. Dans le lot il n’y a pas que des touristes : les affaires requièrent aussi un minimum de déplacements professionnels même si les nouvelles technologies permettent provisoirement d’y pallier.
Une chose est sûre : le format du tourisme actuel, tel que nous le connaissons, est en panne. Combien de temps prendra la “réparation” et la remise en route des maillons de la chaîne – agences, TO, avions, hôtels, réceptifs, prestataires… – grippée ? Personne n’a de réponse à cette question cruciale. Ce que l’on sait, c’est que toutes ces envies déçues, toutes ces frustrations, toutes ces économies en pure perte, vont devoir être assouvies, d’une manière ou d’une autre.
(Source : Jean Da Luz / TourMag)