Le plus difficile avec la Croatie, c’est de choisir par où l’aborder tant elle est riche en promesses. L’option maritime s’avère séduisante.
« Je pensais que les vacances me videraient la tête. Mais non, les vacances, ça ne vide qu’une chose : le porte-monnaie. »
Jean-Philippe Blonde
Pendant longtemps, comparée à d’autres destinations méditerranéennes, la Croatie était perçue comme une alternative bon marché. Cette époque semble bien révolue. Sur la côte adriatique, les prix ont fortement augmenté ces dernières années. On parle d’un bond de 70% entre 2015 et 2024.
Dans ce contexte, la croisière forfaitaire est en plein essor, parfois au grand dam de sites comme Dubrovnik, qui contingentent désormais les paquebots géants. « Il en va de notre avenir », relève un restaurateur local : « Ces villes flottantes sont une nuisance. Les milliers de touristes embarqués ne sont que de piètres acheteurs – une carte postale, un T-shirt à tout casser – du moment qu’ils ont tout à bord. »
Confort et convivialité
Les Suisses qui optent pour CroisiMer – déclinaison de CroisiEurope – sont motivés par la taille raisonnable du MS Belle de l’Adriatique et l’intérêt des escales à découvrir en boucle – de Dubrovnik à Dubrovnik – en une semaine. Avec sa taille de 110 mètres de long et presque 13 mètres de largeur, le bateau peut s’introduire dans les plus petits ports. En plus de son équipage – 48 membres – il embarque un peu moins de 200 passagers. Cette unité offre des prestations de qualité et des activités sans chichis, laissant la part belle à l’essentiel : la découverte de lieux spectaculaires et de richesses culturelles à Mljet, Korcula, Sibenik (chutes de Krka), Trogir, Split, Hvar, Vis et Kotor (Monténégro), autant de villes et îlots photogéniques d’une incroyable propreté (un argument qui – en plus de la sécurité – séduit les Helvètes). Au nombre de ceux-ci, quelques habitués de la Compagnie.
Évaluation
Rencontrés à bord, Marie-Lauren et Pierre Challendes (de Neuchâtel) et Greta et Werner Frey (de Boudry) sont deux couples d’amis fidèles à CroisiEurope : « Ensemble, nous avons déjà parcouru le Douro, le Rhin et la Seine. Nous aimons l’ambiance et la qualité de la restauration à bord. Quelques menus détails pourraient cependant être améliorés sur La Belle de l’Adriatique : le décorum gagnerait à être rafraîchi et la couverture Wi-Fi renforcée.
Davantage de renseignements sur les escales et une animation plus dynamique seraient aussi bienvenus, et on aurait apprécié un aménagement plus attractif du pont Soleil, heureusement doté de deux jacuzzis. »
Nos vacanciers se déclarent agréablement surpris par la présence de jeunes à bord : « … un heureux mélange de générations que l’on doit en particulier à une grande famille belge qui a choisi cette formule pour se retrouver entre grands-parents et petits-enfants.
Le parcours
Entre Slovénie et Monténégro, 1780 km de littoral au large duquel s’égrènent plus d’un millier d’îles, récifs et îlots. À la confluence des mondes slave et méditerranéen, Illyriens, Grecs, Romains, Byzantins, Vénitiens, Ottomans, Austro-Hongrois, ont légué à la Croatie un précieux héritage partiellement classé par l’Unesco, comme le palais de Dioclétien, à Split, le centre historique de Trogir, la cathédrale Saint-Jacques de Sibenik, sans oublier Dubrovnik – l’ancienne Raguse – dite « perle de l’Adriatique ».
Cultures
À chaque accostage du bateau, de nouvelles surprises à découvrir en individuel ou sous la houlette d’un guide. Le périple se prête merveilleusement à la randonnée et/ou à la natation. Les amateurs de produits locaux s’approvisionnent en liqueurs et autres spécialités du terroir. Ces dernières figurent aussi aux excellents menus servis à bord (fromages, vins, poissons, fruits et légumes).
Un conseil : opter – dans la mesure du possible – pour les périodes hors-saison ; certains sites frôlent la saturation touristique en plein été, et la canicule peut sévir, ici comme ailleurs.
Photos : pichonvoyageur.ch
