Pollution aviation commerciale

Réfléchir à son empreinte carbone avant de monter à bord

La question se pose sérieusement face aux enjeux du réchauffement climatique. Faudrait-il donc s’abstenir de tout voyage en avion ? Cette conception de l’écologie est certes respectable mais si elle était adoptée par l’ensemble de la population dans l’immédiat, n’impliquerait-elle pas une drastique régression de l’humanité, privée de ses actuels modèles de production et de consommation ?
Par ailleurs, cette option oublie d’intégrer le fait que plus de la moitié des longs courriers réalisés par les voyageurs internationaux se font à une période froide chez eux vers une période chaude à destination, c’est à dire que toutes leurs consommations génératrices de gaz à effet de serre telles que le chauffage, le déplacement en voiture, peuvent être moins importantes que s’ils étaient restés à domicile.
D’autre part, le tourisme, c’est 12% en moyenne du PIB mondial, ce qui correspond à des millions d’emplois à travers le monde. Ces emplois non délocalisables permettent de fixer les populations dans leurs milieux d’origine, et plus les voyageurs voyagent – surtout dans les pays aux économies fragiles – plus ils contribuent à éviter les flux migratoires, lesquels s’accompagnent aussi d’émission importante et provoquent des déséquilibres sociologiques dans les pays d’accueil. Il n’en demeure pas moins que les émissions du transport aérien sont bien réelles et importantes (à noter qu’elles viennent néanmoins bien après la déforestation, les énergies, l’Industrie, le transport routier). Il est tout de même urgent que l’industrie aéronautique comme pour le secteur automobile (et celui des croisières) parvienne à trouver des solutions de motorisation neutre en émission carbone. Urgent aussi que le secteur du tourisme montre au public une réelle attention à son empreinte carbone et propose à ses clients et aux autorités des solutions et des offres qui prouvent son attachement au respect des peuples et de leurs environnements. Sans réactivité, il va falloir considérer qu’un voyage lointain devra rester exceptionnel, et non plus ressortir de la consommation courante.

(Source : TourMag)