Parcourir des voies ferrées à la force du mollet : c’est le principe du vélorail…une activité ludique et tournée vers la nature.

« Si mon père avait emporté le vélo à la gare, reprend Georg, c’était pour ne pas devoir marcher trop près de moi, à l’aller, et, au retour, pour ne pas sentir dans ses mains qu’il rentrait seul. »
Herta Müller / Animal du coeur

A fond de train à travers le Larzac

«Chariot à pédales», «pédalo sur rails», «cyclo-draisine»… Une multitude de termes désigne ces engins à quatre roues qui avancent à la seule force des mollets sur des voies ferrées à l’abandon. D’une capacité de quatre à six places, les vélorails ont tout pour plaire aux familles et groupes d’amis. Une occasion de parcourir à son rythme des paysages inaccessibles autrement et de prendre une leçon d’histoire ferroviaire. Avant d’être déclassés puis reconvertis en attractions touristiques, souvent à l’initiative de passionnés de trains, ces lignes constituaient des maillons du réseau ferré national français. Selon la Fédération des vélorails de France, le pays totalise 49 réseaux de vélorails et un millier de kilomètres de voies.

Bretagne : vélorail du Kreiz Breizh

Ici, l’écartement est métrique (1000 mm) et non pas standard (1435 mm). Une particularité propre à l’ancien réseau ferroviaire de Bretagne. Le parcours du vélorail de Kreiz Breizh relie l’ancienne gare de Gouarec à l’abbaye de Bon-Repos (Côtes-d’Armor) sur 4 km en suivant les courbes du canal de Nantes à Brest.

Bretagne : vélorail du Kreiz Breizh

Bourgogne-Franche-Comté : vélorail du Morvan


Le passage du dernier train de voyageurs, en décembre 2011, avait marqué la fin de l’exploitation commerciale de la ligne Autun-Avallon. Mais un passionné de train, fils de cheminot, lui a trouvé une nouvelle vocation. Depuis la gare de Cordesse (Saône-et-Loire), deux parcours sont réalisables : l’un vers Barnay (8 km aller-retour), l’autre vers Manlay (22 km aller-retour), dans le département voisin de Côte-d’Or.

Vélorail du Morvan

MAIS AUSSI…

Auvergne-Rhône-Alpes : vélorail des Gorges du Doux

Ils ont l’allure de voitures de course. Mais pour faire avancer ces cyclo-draisines, appuyer sur les pédales ne suffit pas : il faut donner du sien et être à deux ! Les quatre parcours, de 8 à 20 km, ont pour point de départ la gare de Boucier-le-Roi (Ardèche). Les trajets en descente se font à vélorail, tandis que les trajets en montée se font à bord d’un autorail diesel.

Centre-Val-de-Loire : vélorail du Pays Chartrain

55 minutes à l’aller, 35 minutes au retour. Hormis la légère pente à franchir à l’aller et le poids des vélorails (115 kg), le trajet de 12,5 km aller-retour sur l’ancienne ligne ParisChartres par Gallardon se fait sans difficulté. Pendant le trajet, la cathédrale de Chartres s’offre, au loin, à la vue des passagers les plus attentifs.

Grand Est : vélorail du Val de Mortagne

À une vingtaine de kilomètres au sud de Lunéville, il s’agit du plus ancien site de vélorail de France, et aussi celui qui dispose du plus grand parcours. Il compte plus de 24 km de voies au départ de Magnières (Meurthe-et-Moselle). Trois itinéraires sont proposés : 6 km (1h), 15 km (2h) et 24 km (3h) aller-retour.

Dans le Vivarais

Hauts-de-France : rando-rail du Pays de Lumbres

Situé à une vingtaine de kilomètres de Saint-Omer (Pas-de-Calais), le Rando Rail du Pays de Lumbres est le seul de la région Hauts-de-France. Le site compte deux parcours de 9 kilomètres chacun : l’un à travers les bois et le bocage boulonnais, l’autre à travers les vallons de l’Artois. En 2019, 10 vélorails à assistance électrique ont rejoint la flotte.

Seine et Marne


Situé à La Ferté-Gaucher, Ferra Botanica est le seul parcours de vélorail d’Ile-de-France. Le tronçon, long de 6,5 km (13 km aller-retour), parcourt une partie de l’ancienne ligne reliant Paris à Sézanne (Marne). Certains soirs d’été, des départs ont lieu à 20 h : une occasion de s’offrir une balade sur les rails jusqu’à la tombée de la nuit.

Normandie : vélorail d’Etretat Pays de Caux

Depuis la gare des Loges, à quelques kilomètres de la Côte d’Albâtre, on se laisse emporter par une pente douce à travers le bocage normand. Presque aucun effort à fournir pour parcourir les 5,2 km jusqu’à la station balnéaire d’Étretat (Seine-Maritime). Le trajet du retour se fait à bord d’un ancien train de la SNCF réaménagé.

Nouvelle-Aquitaine : vélorail de Charente-Limousine

Après sa fermeture aux voyageurs en 1940, la ligne de Roumazières à Confolens (Charente) n’a vu passer que de rares trains de marchandises jusqu’à sa fermeture en 1985. Grâce à l’engagement de l’association Chemin de fer de Charente-Limousine, la ligne de 18 km a été aménagée en attraction touristique. Les deux parcours sont réalisables en 2h30 et comportent une pause en gare de Manot lors du retournement des vélorails.

Occitanie : sur les rails du Larzac

Haut lieu de l’histoire médiévale et étape de nombreux sentiers de randonnée, le village templier de Sainte-Eulalie-de-Cernon (Aveyron) est également connu pour son vélorail : 17 km de voies ferrées à travers quatre parcours, ponctués par 12 viaducs et 6 tunnels. Deux de ces parcours permettent de combiner un trajet à vélorail et un trajet à bord du train «Larzac Express». Le parcours «Explorateurs», qui comporte notamment la visite d’un tunnel à la lumière de lampe frontale, s’adresse aux voyageurs sportifs et équipés.

Pays de la Loire : vélorail de Commequiers

Autrefois plaque tournante du trafic ferroviaire vendéen, la gare de Commequiers (Vendée) est, depuis 1994, le point de départ d’un parcours de vélorail long de 10 km. Vingt cyclo-draisines parcourent l’arrière-pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie jusqu’à la commune de Coëx. Au terminus, les visiteurs sont invités à manœuvrer eux-mêmes une rotonde ferroviaire afin d’emprunter la voie du retour. Compter deux heures l’aller-retour.

(Source : Jean-Marc De Jaeger / Figaro Voyage)