La Côte Turquoise réconcilie les tenants des vacances balnéaires et ceux qui rêvent d’altitude. Soleil et culture en prime.

« Sans aucun doute, Antalya est le plus bel endroit du monde »
Mustafa Kemal Atatürk

La superbe marina d’Antalya

Altitude
“Ouuuups !” s’exclament la plupart des passagers du téléphérique d’Olympos, qui – depuis 2006 – les emporte à 2 365 m d’altitude.
Si les soubresauts des cabines ne font pas frissonner les familiers de régions alpines, Néerlandais et autres ressortissants de plats-pays éprouvent un haut-le-coeur au franchissement de chaque pilier. S’attendaient-ils à éprouver pareille sensation si près des plages méditerranéennes ?

Ils doivent ce vertige à la chaîne des montagnes Taurus qui borde la côte, toile de fond de leurs selfies balnéaires. Récompense au sommet, avec une vue dont profitent aussi les skieurs, jusqu’aux prémisses du printemps.
En été, survoler ces pentes abruptes renseigne sur la végétation qui les tapisse. Elle diffère à chaque altitude: oliviers, pins, caroubiers et autres genévriers.

Au NG Phaselis Bay

Vacances actives et écolo
La région propose une bonne vingtaine de randonnées, dont la plus longue va de Manavgat aux lacs Beysheir et Egirdir, un itinéraire d’environ 300 km, possiblement praticable à vélo. Les golfeurs ne demeurent pas en reste. Ils se concentrent à Belek, où des clubs très huppés font référence mondiale dans la discipline.

Ces opportunités sportives s’inscrivent dans une politique plus large de développement écologique, résultat d’un accord de coopération signé avec le Conseil mondial du tourisme durable (GSTC). La prolifération des hôtels de toutes catégories s’en trouvera-t-elle désormais mieux encadrée ? A l’instar du gigantesque NG Phaselis Bay, certains établissements all inclusive ont déjà décidé de prolonger les mesures sanitaires de la pandémie, ces dernières ayant également prouvé leur efficacité dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. Ainsi, on ne sert plus soi-même aux plantureux buffets ; c’est désormais le personnel qui dispense avec mesure les mets protégés derrière la vitre. Efficace.

Explorer
Souvent éloignés des villes, ces lieux de villégiature maintiennent leur clientèle captive. Pour échapper à cette ghettoïsation – aussi douillette soit-elle – il faut donc déployer quelque effort.
Parmi les principaux centres d’intérêt culturels : le quartier historique d’Antalya – minuscule au regard de la ville tentaculaire – lové au fond d’un golfe, riche de quelques vénérables demeures ottomanes. La plupart abritent des boutiques dédiées au coupable négoce des contrefaçons.

Pour échapper aux contrefaçons : cette boutique où un artisan transforme des callbasses en ravissantes lampes

En grimpant un peu, on obtient le plus photogénique des points de vue sur une marina bondée d’”antiques” goélettes…copiées, elles aussi.

Magistral
En revanche, si l’on pousse jusqu’à Aspendos, à 50 km, on découvre le plus beau théâtre romain de toute l’Asie Mineure, bien authentique celui-là, magistralement édifié sous le règne de Marc Aurèle (au 2ème siècle de notre ère). Son mur de scène a étonnement résisté au temps.

Disneylandisation
On visite Side pour d’autres vestiges antiques : ceux d’un grand port doté d’un long nymphée (fontaine) où les nouveaux arrivants étaient sommés de pratiquer une salutaire hygiène.
Hélas, ces vestiges historiques sont aujourd’hui (légalement) coiffés par un chapelet d’attrape-touristes, pastiches de demeures turques traditionnelles. L’idée était de laisser apparentes les fouilles qu’elles couvrent. Dommage que les gouttelettes de condensation, sous ces planchers vitrés, en masquent la vision !
On peut se consoler au musée qui rassemble quelques pièces exhumées par les archéologues, toujours à l’oeuvre sur un lieu qui n’a pas encore tout dit.

Rue de Side

Se renseigner ICI.

Photos: pichonvoyageur.ch