
Initiée par Laurent Missbauer, l’exposition « Léonard Gianadda sur les traces de Tintin » est prolongée jusqu’au 2 décembre 2025 dans la Galerie du Foyer, Rue du Forum 59 à Martigny.
Tintin est probablement né au bon moment. Lorsqu’il entreprend sa première mission, la planète est déjà sillonnée par ceux que l’on appelle globe-trotters. L’invitation au voyage est clairement formulée. Dans cette mouvance, Léonard Gianadda – journaliste et ingénieur suisse décédé il y a deux ans – devient reporter (en 1957) avant d’abandonner cette carrière, suite à des séjours en Tunisie, Libye, Égypte, Liban et Syrie.
Entre 1953 et 1961, il a immortalisé des paysages, des scènes et des personnages rappelant certaines des situations les plus emblématiques des « Aventures de Tintin ». Plus de quatre-vingts images qui semblent entrer en dialogue avec les situations dessinées par Hergé.
Même s’il est impossible de prouver que les pérégrinations de Gianadda ont été directement motivés par son intérêt pour la bande dessinée, il est néanmoins plausible que – nourri depuis l’enfance par les bourlingues de Tintin – il ait eu consciemment ou inconsciemment l’idée de visiter les Pays qui en constituent le décor (comme tant d’autres aventuriers du siècle dernier).

A Martigny, des vignettes de Tintin et des photographies de Léonard Gianadda sont ainsi mises côte à côte ; plus de 80 images, comme un double hommage rendu au mécène et au génial dessinateur. De son vrai nom Georges Prosper Rémi – beaucoup plus sédentaire que notre compatriote – travaillait essentiellement sur documentation. Son souci du détail continue de fasciner ses admirateurs et d’interpeller les journalistes contemporains, souvent interloqués par un « reporter » à la houlette beaucoup plus impliqué dans des intrigues exotiques qu’accaparé par les tâches quotidiennes d’un « vrai » collaborateur de la presse écrite.