Derrière les stades qui accueillent la Coupe du monde se cachent bien d’autres réalités : parmi elles, le boom attendu du tourisme sexuel fait craindre une recrudescence de l’exploitation des mineurs. Les efforts des associations ne suffisent pas à répondre aux problèmes sociaux des communautés. Selon des chiffres de la police fédérale, quelque 250’000 mineurs seraient exposés à la prostitution au Brésil. La pauvreté et la drogue en sont le plus souvent la cause.
La présence de plus de 3,5 millions de visiteurs brésiliens et étrangers dans les villes de la Coupe du Monde ne pourra qu’amplifier le phénomène qui couvre un énorme réseau, avec de nombreux acteurs, notamment dans le secteur du tourisme avec les hôtels et les taxis. Des agents de l’Etat sont également impliqués : des policiers, des responsables des services publics, des fonctionnaires. Parfois, les familles elles-mêmes sont de connivence. Pour compléter le tableau, la majorité des filles et des garçons qui se prostituent sur les avenues autour des stades s’imaginent qu’un Européen va les emmener chez lui et leur permettre enfin d‘échapper à leur situation. Si l’exploitation de mineurs est passible de poursuites, l’impunité règne le plus souvent.
Une campagne de sensibilisation internationale, partiellement soutenue par l’Union européenne, a été lancée à l’occasion de la Coupe du monde. Elle est mise en œuvre par le service social de l’Industrie du Brésil. L’organisme chapeaute un programme national de réinsertion de jeunes sortis des réseaux de prostitution via l’association Vira Vida.
L’équipementier sportif allemand Adidas a annoncé récemment le retrait de la vente de tee-shirts d’un goût douteux (voir photo). Les autorités brésiliennes ont accusé la firme « d’inciter au tourisme sexuel » pendant le Mondial de football.