Le Kunstmuseum Basel / Neubau consacre une grande exposition temporaire au premier courant d’avant-garde du XXe siècle : le fauvisme, avant-garde parisienne des années 1904–1908.

« Un tableau ne vit que par celui qui le regarde. »
Pablo Picasso

Henri Matisse_Intérieur à Collioure (La Sieste) succession H.Matisse

À Bâle, à travers quelque 120 œuvres d’exception – dont plusieurs visibles pour la première fois en Suisse – l’accent est sur l’expérimentation de la couleur à laquelle se sont livrés Henri Matisse, André Derain, Georges Braque, Maurice de Vlaminck et d’autres artistes dans les années 1904 à 1908.

Scandale

Les tableaux aux couleurs crues et choquants pour le public de l’époque présentaient des motifs se référant à la peinture naïve française, ainsi que des emprunts formels à l’art non occidental et à des traditions visuelles du Moyen Âge.
La qualification de « fauves » symbolise le discrédit jeté par la haute bourgeoisie parisienne, aux goûts culturels conservateurs, sur la peinture progressiste en général.

Maurice de Vlaminck / Metropolitan Museum of Art, NYC

Les fauves

Ils rompent avec les principes de composition traditionnels. Leurs tableaux se caractérisent souvent par l’absence d’un centre bien défini et d’un ordonnancement avec un premier plan, un milieu et un arrière-plan.
Ils ne présentent ni fond, ni dessin préparatoire et, pour la première fois dans l’histoire picturale, la peinture est un matériau à part entière : son processus d’application est perceptible.

Affiches à Trouville National Gallery of Art, Washington

Les femmes

Le terme « fauves » revêt une connotation virile suggérant la non-inclusion des artistes femmes. L’exposition Matisse, Derain et leurs amis s’attache à rendre visible ces femmes qui ont joué un rôle primordial, mais rarement mis en lumière.

André Derain, Femme en chemise, 1906, Statens Museum for Kunst, Copenhagen

A voir à Bâle du 02.09.23 au 21.01.24