Mattia a dû gagner la Chine pour des motifs professionnels. Il raconte la dure réalité du confinement obligatoire.

« Mais surtout, il y avait à attendre… En prison, on n’en finit jamais d’attendre. »
Stephen King / La ligne verte

Trois semaines de prison…

Mattia trouve le temps long. Alors, il témoigne à distance : « Ca commence à la sortie de l’avion, à Hong Kong. Entre le moment où tu quittes l’aéroport et celui où tu arrives à l’hôtel, tu vas passer par pas mal d’étapes. On va t’inviter à faire un test. S’il est négatif, tu pourras suivre le process. Pendant ce temps, tous tes bagages sont désinfectés par le personnel qui va les mettre dans un bus spécialement affrété pour tous les voyageurs. »

Désinfection à l’aéroport
Arrivée à l’hôtel désigné

« A l’hôtel, la carte qu’on va te donner pour entrer dans ta chambre est à usage unique, donc tu ne peux l’utiliser qu’une fois. Si tu sors – quoi qu’il arrive – tu ne pourras plus rentrer. C’est assez dissuasif, parce que si tu quittes ta chambre d’hôtel, tu risques de toute façon jusqu’à 6 mois de prison. On ne rigole pas. »

« Un autre contrôle pour vérifier que je suis bien dans ma chambre d’hôtel est effectué à partir d’une application qui m’envoie des notifications à peu près toutes les 4 à 6 heures. C’est un peu aléatoire. Je suis là depuis à peu près 14 jours. Je dois prendre en photo mon bracelet électronique qui a un QR code pour vérifier que je ne vais pas tenter de le couper ou de m’enfuir. « 

« Il faut s’exécuter assez rapidement…sinon, au bout de quelque temps, je vais recevoir de nouvelles notifications, et ça risque de poser problème. »

« Pendant ces 21 jours, je dois absolument enregistrer ma température deux fois par jour, et j’ai deux tests PCR à faire (le jour 12 et le jour 19). Je ne pourrai sortir au bout de 21 jours que si les deux tests sont négatifs. Je reste donc cloitré. On me livre de la nourriture : le matin vers 09 :15, le midi vers 13 : 45 h et le soir vers 19 :45 h. »

« Moralement, ça va plutôt bien, malgré quelques petits coups de blues (surtout le week-end, parce qu’évidemment, tu as envie de sortir, de voir ce qu’il y a dehors, à quoi ressemble la ville). Parfois, je perds la notion du temps. Je me suis déjà trompé de jour plusieurs fois. Pour certains, ça peut être si difficile que tu as un papier qui t’explique tout ce que représente le fait de rester 21 jours enfermé : possibles crises de panique,  montées d’anxiété, souffles courts, etc. Des groupes Facebook se sont mis en place pour décrire comment ils vivent leur confinement. Il y a des choses drôles, il y a des choses un peu tristes. Tout le monde s’encourage. »

Consignes de survie

(Source : RTBF)