L’archipel portugais n’a jamais été aussi proche de la Suisse
« Une île est par définition fragile, nomade. Tout le monde a peur qu’elle se dissolve à un moment donné ou parte à la
dérive. «
Erik Orsenna
Pour la plupart, le mot « Açores » n’évoque qu’un anticyclone censé faire la pluie et le beau temps sur l’Atlantique. Voilà qui est bien réducteur pour neuf îles avec leurs villages de pêcheurs, leurs paysages spectaculaires, leurs pâturages verdoyants bordés de millions d’hortensias bleus. Salués par l’UNESCO, plusieurs sites de cette région autonome sont classés « réserves de la biosphère », une distinction soulignant le bel équilibre entre nature et présence humaine.
Ile de São Miguel
Durant la phase d’approche, ce que l’on aperçoit par le hublot pourrait sembler inhospitalier : rivage de basalte et sombres pics volcaniques. Avant de s’y poser, l’avion survole Ponta Delgada, capitale de l’île principale – à taille humaine – dont la vieille ville (XVIIe-XVIIIe s.) révélera plus tard ses charmes coloniaux et l’animation nocturne de ses bars.
Le dictateur Salazar avait voulu en faire une petite Lisbonne…d’où l’architecture dite « suave » de nombreux bâtiments et le pavement typique de la capitale. Dommage que son front de mer soit un peu gâché par des constructions modernes !
L’île verte
Comme toutes les îles de l’archipel, São Miguel est façonnée par son origine volcanique, offrant des paysages aussi singuliers que grandioses. Ses premiers occupants – les explorateurs portugais du XVe siècle – y ont découvert une terre si fertile que leurs successeurs en ont fait un vaste verger propice à la culture des oranges, ananas, thé et quantité de végétaux dont l’abondance génère une incroyable palette de verts ponctuée de rhododendrons, camélias et azalées.
Ce biotope propice à l’agrotourisme abrite une faune variée – parfois endémique – allant des vaches à robe fribourgeoise aux oiseaux rares prisés des ornithologues (le bouveret des Açores, entre autres).
La mer ne demeure pas en reste. Outre que ses vagues attirent les surfeurs de partout, elle expose au visiteur le plus grand sanctuaire de cétacés au monde (plus de 25 espèces différentes, incluant la baleine bleue dont la taille peut atteindre 30 mètres.)
Randonnées
Des lacs de cratère aux eaux bleutées comptent parmi les paysages les plus spectaculaires de l’île. Des points d’observation, perchés au sommet de la caldeira, invitent à la contemplation.
Située au cœur de l’île, la vallée de Furnas est connue pour ses phénomènes naturels : sources d’eau chaude, fumerolles, boues en ébullition (on y mitonne une sorte de potée cuite à la chaleur des émanations volcaniques.)
A noter que les Açoriens font figure de champions pour le recours aux énergies douces : géothermie, éoliennes, force des marées. Les balades dans l’arrière-pays font aussi découvrir les produits d’un terroir intéressant pour ses vins et fromages.
Un joyau
Le jardin botanique de Terra Nostra est incontournable. Merveilleusement paysagé, ce vaste parc (12 ha) aux allées luxuriantes impressionne par la variété des plantes qu’il rassemble. Vaste piscine d’eau ferrugineuse à 37°, son lac invite petits et grands à une bienfaisante immersion.
Y aller
Avec tous ces arguments, pas étonnant que SWISS ait inauguré une liaison directe hebdomadaire avec São Miguel, parfaite pour se ressourcer (dès 279.- CHF aller/retour.) Cette heureuse initiative s’inscrit dans un programme de 35 destinations européennes estivales au départ de Genève, incluant – en plus du Portugal – l’Espagne, l’Italie, la Grèce et la Croatie.
Photos : pichonvoyageur.ch (sauf SWISS)
