Alain Delon

La valeur commerciale d’un nom célèbre

Je connaissais le parfum Alain Delon, celui-là même que l’acteur se plaisait tant à promouvoir dans ses interviews télévisées. Je lui avais demandé de ne pas céder à la tentation d’en faire la publicité face aux caméras. Sa promesse m’avait rassuré. Première question : « Alain Delon, quel sera votre prochain film ? » Réponse du fieffé roublard:« Eh bien écoutez, je vais vous mettre au parfum. Il s’agira de…»
Surprise de découvrir, sur le bas-côté de cette route cambodgienne, une publicité géante pour une marque de cigarette à son nom. J’enquête et apprends que ce label a été créé en 1992 pour le marché japonais par la Société nationale d’exploitation industrielle des tabacs et allumettes, qui l’a revendu à la British American Tobacco. La star s’est toujours montrée discrète – au moins en Europe – sur ses contrats avec les marchands de nicotine. Au Cambodge, ses clopes font partie des plus vendues. On en trouve jusque dans les hôpitaux, où les consommateurs viennent cracher leurs poumons (à l’échelle mondiale, les pays en voie de développement totalisent 50 % des cancéreux victimes du tabagisme).
Un enfant de moins de douze ans fume tranquillement dans la banlieue de Phnom Penh. Je remarque le logo de la star sur le paquet. « Ça veut dire quoi, Alain Delon ? » « Ça veut dire Marlboro, Monsieur. »

(Extrait du livre « Blog-Trotteur » (180°Editions) à commander ici.