Les voyageurs qui ont connu la Bangkok d’autrefois cultivent la nostalgie d’un exotisme désuet.

« Si l’anéantissement d’une race est le dernier mot du progrès colonial, les Anglais peuvent se vanter d’avoir mené leur œuvre à bon terme.« 
Jules Verne

Eloquent contraste

Avant 1769, Bangkok est un endroit sans importance, affecté à la défense des abords fluviaux d’Ayuthia, l’ancienne capitale. Ce n’est qu’en 1782, sous Rama I, que la mégapole va prospérer jusqu’à devenir la plus grande ville du pays. Dans ses premières années, Bangkok sera construite en grande partie sur la rivière ou à proximité. D’innombrables voies d’eau et canaux sont creusés avec une certaine diligence de part et d’autre du Palais Royal. Les maisons sont bâties sur des pontons flottants amarrés au bord des cours d’eau, ou sur de hauts pilotis enfoncés dans la vase.

Hier…
…aujourd’hui

Habitat

Tout autour, les meilleurs sites terrestres sont réservés à l’érection de pagodes et de temples en maçonnerie, alors que les maisons d’habitation – généralement recouvertes de chaume – sont plus légères, plus solides aussi si elles abritent des princes et des nobles supérieurs.

Devenue musée, l’élégante demeure de Jim Thompson (homme d’affaires des années Folles) témoigne aujourd’hui de son opulence.

Navigation intense – et festive – en 1880

Circuler

Au tournant du 19ème siècle, il n’y a pratiquement pas de routes, toutes les communications se faisant par navigation. Cependant, la nécessité de voies carrossables commence à se faire sentir. On trace alors une rue reliant le quartier des palais royaux aux consulats étrangers et aux lieux d’affaires européens bordant la rive est du Chao Phraya.
S’ensuivent des artères bien pavées, rapidement encombrées (déjà !) de trafics de toutes sortes, de milliers de rickshaws, de centaines de voitures à chevaux et des premiers véhicules à moteur.

Bientôt, Bangkok sera une cité de briques, mais aussi une ville d’arbres et de verdure. Au nord de la ville, un vaste parc sera aménagé par Rama V dans les années 1900. Le roi s’y fera un petit palais. Ce parc – Dusit, ou «le paradis où tous les désirs sont exaucés» – est toujours constitué de petites collines artificielles et de kiosques, entrecoupé de promenades bien entretenues.