Le cheptel d’orignaux – grands cervidés – s’amenuise, au grand dam des peuples autochtones comme des pratiquants québécois de chasse sportive.

« Une alouette, prise au filet d’un chasseur, chantait alors plus doucement que jamais, comme si les doux accents jaillis de son cœur pouvaient libérer l’aile du filet ».
Ken Follett / Les Piliers de la terre

L’envergure d’un animal majestueux

A l’ouest du Québec, les chasseurs viennent tuer l’orignal — la plus grande des espèces de la famille des cerfs — de mi-septembre à mi-octobre sur la réserve faunique de la Vérendrye. Cette année, des communautés autochtones les ont empêchés de se rendre à leurs campements habituels. L’enjeu : freiner le déclin rapide du cheptel, là où l’on chasse le « roi des forêts » depuis des lunes.
Les statistiques relevées lors d’un survol aérien confirment un recul du nombre de bêtes ces dernières années sur une partie du territoire de plus de 12.000 km2.

En douze ans, la densité d’orignaux y a baissé de plus d’un tiers : de 3,2 pour 10 km2 en 2008 à 2,06 cette année, pour un troupeau qui compte un peu plus de 2.000 bêtes.
Mais Québec ne considère pas que la pente soit critique. Pourtant, au-delà des chiffres, il y a ce qu’on ressent sur le terrain. On en voit de moins en moins, et l’orignal est un grand pan de la culture locale. Les défenseurs de la faune demandent depuis plusieurs années un moratoire de cinq ans, mais le gouvernement ne réagit pas.
Côté chasseurs, ça bougonne. Les barrages des activistes leur restent en travers de la gorge, eux qui paient plusieurs milliers de dollars entre leur équipement, la location d’un terrain et leur permis de chasse (2.620 dollars canadiens en moyenne par an, soit environ 1.800 CHF).

Ecoutez ici l’histoire d’un chasseur repenti !


D’autres cervidés laissent une trace bien dérisoire…

(Source : Kitigan Zibi / Reporterre)