Les voyageurs frileux auraient tort de bouder le Québec en hiver.

« J’ai besoin de l’hiver. Car pendant que la nature se repose, l’esprit, lui, peut entrer en ébullition ».
Jan Sverak

Bien sûr, le thermomètre peut y faire des descentes vertigineuses, mais Montréal a de quoi se réchauffer. Voyez les adeptes du traditionnel Igloofest, manifestation de plein air qui rassemble des milliers d’adeptes de musique électro (en 2024, du 19 janvier au 10 février) ! Demandez-leur si la froidure les décourage ! Pareil pour les participants de l’annuelle course en canoë-glace, ou ceux qui vénèrent si joyeusement Bonhomme Hiver, roi du carnaval québecois.
« C’est au XIXe siècle que l’hiver à vivre fait place à l’art de vivre son hiver », écrit Sophie-Laurence Lamontagne, ethnologue, pour qui cette saison constitue un élément fondamental de la culture locale. « Après l’appréhension, la familiarisation, la compréhension, voici venu le temps de sa domestication. »

Dans la fourmilière
Ce n’est pas tant en prévention de quelque conflit nucléaire que Montréal a creusé le plus grand réseau souterrain du monde (32 kilomètres), mais bien pour mettre à l’abri des frimas toute une ville parallèle, avec pléthore de boutiques et restaurants, larges avenues colorées reliant les accès de métro aux bureaux, hôtels ou administrations sis en surface.
Sans craindre de s’enrhumer, on peut ainsi gagner, par exemple, le Bota-Bota (« goutte », en japonais) un vaste bateau-spa amarré le long du Saint-Laurent. Barbotant dans l’une des piscines extérieures chauffées à 38° on regarde les flocons tomber sur le fleuve gelé.

Le Montréal historique
C’est bien au Plateau – cœur historique – que se concentre la magie hivernale, là où ont été édifiées les premières bâtisses en pierre d’inspiration britannique. Désormais incontournable, cet ancien quartier cosmopolite et ouvrier est devenu depuis une dizaine d’année un repère hipster, avec ses façades lumineuses et leurs fresques de street art. Les condos disposent du fameux escalier extérieur censé narguer la neige accumulée le long des trottoirs.

Becs à sucre
Les rigueurs hivernales feront bientôt place à de plus douces perspectives. Chaque année – de mi-mars à fin avril – revient le temps des sucres, soit la mise en exploitation des érablières. Pour Stéfan Faucher, actuel propriétaire de la Sucrerie de la Montagne (dans les cantons de l’Est, voisins de Montréal), ce sera « l’occasion de se retrouver entre amis et en famille pour goûter un repas totalement décadent où tout est décliné autour du sirop d’érable. »

Y aller
AirCanada relie quotidiennement Genève à Montréal)

Séjourner
Central et confortable, l’Hôtel Fairmont Reine Elizabeth est directement relié au métro et à la ville souterraine.

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Photos : pichonvoyageur.ch