Les escapades sur voies navigables sont tendance. Celles de CroisiEurope attirent une clientèle en quête de quiétude et de culture.
« La barque que l’on retient au port n’apprend pas à naviguer. Laissons-la donc prendre le large ! »
Jean Maer
Raymonde n’est pas une touriste, mais une péniche qui – avec ses sœurs Anne-Marie, Deborah, Jeanine, Madeleine, etc. – parcourt les canaux de quelques-unes des plus belles régions de France et de Belgique pour offrir une expérience poétique et intimiste aux vacanciers en quête de nature, culture et détente. Les circuits diffèrent ; c’est l’intérêt des escales qui détermine le choix de telle ou telle embarcation pour une semaine de détente (notamment en Bourgogne, Alsace, Provence, Flandres ou Wallonie).
Douce France
Jacqueline et Jacques forment un couple d’alertes octogénaires bourlingueurs. Leurs affinités ne tiennent pas qu’à la parenté de leurs prénoms. Un goût commun pour l’art et le patrimoine les a orientés vers une boucle de Paris à Paris. On dort aux arrêts, d’écluse en écluse. La journée commence par une matinée de navigation contemplative sur le pont équipé d’un jacuzzi.
Après le repas de midi, elle se poursuit par la visite guidée de l’attraction locale, rarement à plus d’une demi-heure de route en bus spécialement affrété. Les amateurs de petite reine peuvent opter pour une balade à bicyclette. Retour en fin d’après-midi.
Escales
La péniche navigue sur l’Yonne, au cœur de la Bourgogne-Franche-Comté. La poignée de passagers découvre avec étonnement la ville de Sens, un joyau encore méconnu du patrimoine français. Pourtant Sens a joué un rôle important dans l’Histoire. Elle fut notamment une étape importante sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Incontournables
Le Département de Seine-et-Marne conjugue à merveille histoire, art et nature, notamment à Fontainebleau et Vaux-le-Vicomte, ainsi qu’au pittoresque village de Barbizon. Le château de Fontainebleau – résidence de favorite de nombreux rois de France – aligne des appartements et des jardins somptueux.
Considéré comme le plus beau château privé de France, Vaux-le-Vicomte renvoie à l’élégance et au raffinement du Grand Siècle. Barbizon a inspiré de nombreux peintres impressionnistes. Les forêts environnantes, avec leurs jeux de lumière et leurs couleurs changeantes, ont été le terrain de jeu de Millet, Corot et Rousseau.
Bonne chère
A l’intérêt des visites s’ajoute la réputation gastronomique de CroisiEurope, dont le niveau peut surprendre en considérant l’exiguïté de la cuisine. Aux fourneaux, le chef Yves Marggraf met les petits plats dans les grands : filet mignon en croute de moutarde, blanquette de veau à l’ancienne, aiguillette de poulet farci façon Orloff et autre dos de lieu noir en ballottine honorent une tradition culinaire appréciée d’une clientèle peu attirée par les fast food.
Convivialité
Si la péniche se situe aux antipodes des villes flottantes (six membres d’équipage), elle ne fait pas pour autant l’impasse sur ce que les grandes croisières ont de meilleur à offrir : l’avantage de poser ses bagages, un forfait qui inclut les excursions et le confort d’une cabine bien équipée : vue extérieure, cabinet de toilette avec douche et WC, téléviseur, téléphone intérieur, coffre-fort, climatisation et wifi. Le bateau peut embarquer une vingtaine de passagers, ce qui ne tarde pas à créer des amitiés.
A Paris
Au terme du voyage, Raymonde quitte l’Yonne pour déboucher sur la Seine. Les monuments emblématiques de la ville Lumière défilent alors entre chien et loup avant le tour de chant de deux titis parisiens, qui se termine par La Vie en Rose, tube de circonstance si l’on songe au bon temps passé à bord.
Photos : pichonvoyageur.ch