Et si la Covid-19 constituait une opportunité pour les Grisons ? La plupart des hôteliers et propriétaires de campings y arborent un sourire éloquent : les réservations sont au beau fixe, et certaines adresses affichent même complet pour les prochaines semaines.

Il dîna avec grand appétit, d’une raclette à la viande des Grisons et au jambon de montagne, qu’il accompagna d’un excellent vin rouge du Valais. (La carte et le territoire – Michel Houellebecq)

Le charme de Zuoz, étape incontournable en Engadine

Cette saison, on note aux Grisons une augmentation significative de la clientèle romande, ce qui constitue une bonne surprise. Si l’éloignement – parfois jusqu’à 6 heures de train – constitue toujours un handicap, celui- là semble moins rédhibitoire dans un contexte où l’accès aux destinations balnéaires s’avère compliqué par la pandémie.
Il va s’agir d’offrir au visiteur davantage que ce qu’il attend déjà : grand air, nature protégée, paysages idylliques, bel héritage architectural. Dans cette perspective, ce coin de pays ne manque pas d’arguments culturels. N’a-il pas accueilli bon nombre de têtes pensantes depuis le siècle dernier, de Stephan Zweig à Herman Hess, en passant par Arthur Schnizler ou Alberto Giacometti, natif de la région.

Sur place, on a tôt fait de saisir que la station de Saint-Moritz – avec sa tradition sportive et un certain bling-bling internationalisé – incarne à elle seule la Haute-Engadine, surtout à l’étranger. Comment convaincre ceux qui y séjournent de partir à la découverte des joyaux cachés aux alentours ? C’est tout le travail des promoteurs d’un tourisme décentralisé, jouant à fond la carte du décloisonnement. Ils mettent en évidence l’existence d’un terroir goûteux invitant à tester des produits locaux aussi savoureux que ceux de l’Italie voisine, adepte de la slow-food. Ils organisent des concerts, multiplient l’installation de galeries d’art souvent installées dans de somptueuses demeures restaurées avec discernement. Surtout, ils offrent une nouvelle visibilité à ces lieux et facilitent leur accès par des circuits bien balisés, histoire de ne rien manquer.

Le périple pourrait commencer à Pontresina, le temps de parcourir l’un des premiers « Sentiers artistiques » inaugurés fin juin, et accessibles jusqu’au 15 octobre 2020 (24 installations dispersées à travers la localité). Enfin, une escapade en Engadine est aussi l’opportunité de goûter aux saveurs locales (ici, au menu de l’Hôtel Krone (La Punt).