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Peut-on encore fermer les yeux sur les conséquences de nos déplacements ?

Avez-vous mauvaise conscience en prenant l’avion ? Le trafic aérien ne cesse d’augmenter. Rien qu’en France en 2016, les émissions de CO2 du transport aérien commercial ont dépassé les 20 millions de tonnes : 7% de plus qu’en 2000. Hélas, l’option qui consiste à compenser ses voyages ne va pas annuler directement la pollution larguée dans l’atmosphère (le principe est simple : évaluer la quantité de gaz à effet de serre émis pendant un vol et financer un projet ailleurs qui en absorbera une quantité équivalente). Aucune réglementation n’existe concernant cette compensation volontaire. Le prix de référence de la tonne de carbone est variable : 15 CHF ? 17 CHF ? 20 CHF ? Dans tous les cas, la somme totale ne semble pas très élevée en comparaison du prix du billet.

Se pose la question des projets à soutenir. Si le principe est simple à comprendre, planter des arbres au bout du monde n’a en réalité aucun effet immédiat sur l’impact CO2 lié à un vol. D’autant qu’aucune instance n’est chargée de vérifier qu’ils auront bien poussé dans trente ans.

Certes, la reforestation n’est pas la seule option : projets éducatifs, réduction ou de séquestration des gaz à effet de serre, gestion des déchets ou des eaux usées… les choix sont multiples. Mais ils sont difficilement contrôlables, notamment parce qu’ils se déroulent de l’autre côté du globe, et ne répondent pas vraiment à des règles précises. Le seul critère impératif est le financement de projets dits « additionnels », autrement dit qui n’existeraient pas sans le marché de la compensation.

A chacun ensuite de faire ses choix, ou d’aider directement une autre association de défense de l’environnement et de la biodiversité. De manière plus radicale, si on veut polluer moins, on ne prend pas l’avion. Qu’en pensez-vous ?

(Source : Libération)