La capitale mondiale du vin a tant à offrir qu’un court séjour impose des priorités. Le thème viticole semble incontournable.
“Les femmes et le bordeaux, je crois que ce sont les deux seules raisons de survivre.”
Pierre Desproges
En 1381, des frères chartreux viennent fonder un couvent sur un terrain marécageux de ce qui est aujourd’hui la Nouvelle Aquitaine. Un faubourg se développe autour du monastère. Il attire au XVIIe siècle des négociants en vins, anglais, flamands et irlandais, bientôt surnommés chartrons par la population bordelaise, en raison de cette proximité ecclésiastique.
Peu à peu, de vastes entrepôts de vieillissement et de stockage sont construits le long de la Garonne, ainsi qu’une verrerie. Aujourd’hui le charme de ce quartier, sa convivialité et son art de vivre en font l’un des plus attractifs de la ville.
Renaissance
Les années d’après-guerre voient les grands crus se confiner dans leurs lieux d’origine. Les chais et leurs aménagements – notamment pour rouler les barriques – sont ainsi peu à peu désertés au profit des domaines et châteaux. La zone souffre de cet abandon jusqu’au tournant du XXIe siècle, où d’ambitieux travaux de réhabilitation sont entrepris pour revaloriser les lieux chargés d’histoire. De mal famés, ils se retrouvent tendance, convoités par de nouveaux négoces.
Itinéraire
Pour Véronique Baggio – authentique Bordelaise et habitante du quartier – “La visite du village peut commencer par la rue Notre-Dame. Un itinéraire coloré, où les boutiques d’antiquités longtemps omniprésentes se mélangent aujourd’hui à de nouvelles enseignes.”
Cette mutation confère aux venelles des airs de Marais ou de Montmartre parisien, très prisés par les locaux et les touristes, de jour comme de nuit.
Chaque dimanche, le marché des Chartrons est devenu incontournable.
On s’y approvisionne sur les quais auprès des 60 étals, à pied, à vélo, en trottinette ou en skate.
Les Parisiens sont encore nombreux à guetter une opportunité immobilière. Les autochtones, eux, parlent de gentrification, au vu de l’actuelle inflation du mètre carré.
Street-Art
Comme presque partout dans le monde, les anciennes friches attirent graffeurs et créateurs de fresques murales. Régulièrement renouvelé, Le M.U.R. (Modulable, Urbain, Réactif) est une surface de 35 m2 offerte à leur éphémère créativité. C’est une initiative de Pierre Lecaroz, fondateur de la galerie Magnetic Art Lab.
Photos: pichonvoyageur.ch