La Covid-19 avait privé les Niçois du Carnaval 2021. Séance de rattrapage cette année, sous le sceptre du Roi des animaux.

« Tout invite à regarder le carnaval moderne comme une sorte d’écho moribond de fêtes antiques du type des Saturnales.« 
Roger Caillois / L’Homme et le sacré (1939)

Le grandiose des festivités

On a eu chaud, sur la Côte d’Azur. On a bien cru que le méchant virus reviendrait – comme dans bon nombre de localités suisses – compromettre les festivités. Il aura fallu attendre le 18 janvier pour que le maire Christian Estrosi confirme son intention de rétablir la bringue cette année « malgré la pandémie, et compte tenu de l’évolution de la situation sanitaire dans des pays qui ont connu des pics ».
Placé dans le trio de tête avec Rio et Venise, le carnaval de Nice est le plus important de France. Il se déroule normalement chaque hiver. Il attire en février plusieurs centaines de milliers de spectateurs et soulève près de 30 millions d’euros de retombées économiques. Près de 1800 personnes (emplois directs) travaillent à la réussite de cet événement.

Effervescence

A quelques jours de l’ouverture, on saisit bien l’agitation dans les ateliers carnavalesques respectivement dévolus à la construction des chars et à l’élaboration des costumes. Parmi les gerbes d’étincelles des soudeurs, les coups de marteau et les effluves de peinture fraîche, des essaims d’artisans fabriquent dans le plus grand secret les figurines géantes de la cuvée 2022.
Les esquisses sur papier des caricaturistes-plasticiens ont été quadrillées pour une exécution géante, à l’échelle voulue et en 3D.

Les gradins en attente…

Nice en liesse

Toutes ces créations paraderont durant 90 minutes devant une foule en liesse, chauffée par la BAT (Brigade d’Agitateurs de Tribunes).
Pour donner un supplément de rythmes et couleurs aux défilés, 19 troupes européennes et internationales, des groupes folkloriques de la région encadreront une pléiade d’artistes et musiciens professionnels ou amateurs.
En plus des traditionnels cortèges, la bataille de fleurs implique des chars de 7 mètres de long et 6 de haut, tapissés par les fleuristes.


On compte environ 3’000 tiges par char, dont près de 80 % de production locale. Les supports nécessitent 400 pains de mousse, 10 kg de fil de fer et 12,5 m de grillage de jardin. Les figurantes minutieusement auditionnées distribueront des tonnes de mimosa.

Déjà dans les Années Folles…