La population de girafes en Afrique subsaharienne a connu une forte baisse de 40% au cours des 30 dernières années, en grande partie à cause de la «chasse aux trophées» des touristes américains.

La population des animaux les plus hauts du monde a passé sous le seuil des 100 000. Les scientifiques insistent pour que le gouvernement américain classe officiellement les girafes comme en voie de disparition afin d’empêcher leur «extinction silencieuse».

Les Américains ont importé 21 402 sculptures en os de girafe, 3008 morceaux de peau et 3744 trophées de chasse divers au cours de la dernière décennie – des souvenirs qui ont coûté la vie à 3700 girafes, selon les analyses des données d’importation.

Parallèlement à la chasse récréative, les girafes sont confrontées à la perte d’habitat, au braconnage et aux collisions avec des voitures et des lignes électriques. La classification des espèces menacées signifierait que tout chasseur voyageant en Afrique en provenance des États-Unis devrait prouver que sa chasse avait un objectif conservateur.

Le déclin des girafes a été éclipsé ces dernières années par la crise du braconnage ciblant les éléphants, les rhinocéros et les gorilles, passant sous silence le sort des girafes, désormais moins nombreuses que les pachydermes dans les savanes africaines. Le recentrage sur leur protection a été déclenché, en partie, par les images des chasseurs de trophées et de leurs proies sur les réseaux sociaux.

La dernière proposition en date vise à réguler le commerce international des girafes dans le cadre de la Convention sur le commerce international des espèces menacées (Cites), qui s’est réunie l’an dernier à Genève.
Six pays africains – dont le Tchad et le Kenya – pont proposé de classer la girafe dans la «liste des espèces qui, bien que n’étant pas nécessairement menacées actuellement d’extinction, pourraient le devenir si le commerce de leurs spécimens n’était pas étroitement contrôlé».