Quatre-vingts ans après sa découverte, l’histoire de la fameuse grotte de Montignac, en Dordogne, alimente des légendes.

« Le premier homme de la préhistoire qui composa un bouquet de fleurs fut le premier à quitter l’état animal : il comprit l’utilité de l’inutile« .
Okakura Kakuzô / Le livre du Thé,

La « chapelle Sixtine » de la préhistoire…

Si la grotte de Lascaux est aujourd’hui mondialement reconnue pour ses fresques paléolithiques, sa découverte est une histoire en soi, où les légendes s’entremêlent.
Nous sommes le 12 septembre 1940, en France, et en pleine occupation allemande. On dit que la découverte eut lieu au moment où le chien qui accompagnait quatre copains pourchassa un lapin jusqu’à une galerie souterraine. Après avoir lancé des pierres pour tenter d’estimer sa profondeur, ils entrent dans la grotte et découvrent les premières peintures. Sur les murs : des aurochs, des chevaux, des cerfs, parmi d’autres.
La plupart des publications sur Lascaux datent les célèbres peintures de la grotte de 17 000 ou 18 000 ans. Les dernières recherches donnent plutôt entre 21 000 et 21 500 ans, selon l’analyse au carbone 14 de matière organique d’objets : outils, ossements, charbons trouvés près des parois.
Aller décorer une grotte n’était pas un geste anodin pour les hommes du paléolithique. D’ailleurs, sur les milliers de cavités recensées en Dordogne, seule une soixantaine est ornée ; elles ont été choisies sciemment. L’art pariétal reflète des particularités, et les figures représentées ne sont pas les mêmes partout. L’environnement a pu influencer les techniques et les styles : tous n’avaient pas les mêmes outils ni les mêmes pigments à disposition.

C’est en France et en Espagne que se développe au XIXe siècle l’intérêt scientifique pour le monde souterrain, dont on pensait à l’époque qu’il servait de lieu d’habitation aux hommes préhistoriques. On sait aujourd’hui qu’en réalité Cro-Magnon n’a jamais vécu dans des grottes de façon pérenne. Hors de l’Europe, il en existe également à Bornéo et en Australie, par exemple. Depuis les problèmes qu’a connus Lascaux à partir des années 1960, une prise de conscience a permis de revoir la conservation (création de fac-similés) de ces lieux exceptionnels.

(Sources : Le Parisien / France Culture / La Croix / Sud Ouest)

Un style dont même Picasso s’est inspiré