Selon le Figaro, 62 % des Français préparent désormais leurs vacances sur Internet. Et la proportion en Suisse est comparable. Les acteurs traditionnels du tourisme affrontent donc une véritable révolution; en s’imposant au cœur du secteur, Internet a bouleversé leur domaine très conservateur.

Le voyageur dispose gratuitement de systèmes d’informations jusqu’ici réservés aux professionnels. Il est devenu son propre agent et choisit en direct vol, hôtel, voiture, forfait tout compris… au meilleur tarif. Les plus touchés par le phénomène sont les agences de voyages et les tour-opérateurs. En quelques années, on est passé d’une économie de l’offre à une économie de la demande. Les grands gagnants sont les sites qui permettent au consommateur de se connecter aux différents acteurs incontournables de son voyage (avion, hôtel, voiture…).

Les Américains ont peu de tour-opérateurs. Ils ont très tôt cherché à développer des moteurs de recherches aériens, hôteliers ou locatifs. La bataille au sommet oppose Expedia (Hotels.com) et Priceline, connu pour son site de réservation Booking. En embuscade, le site d’avis TripAdvisor, ex-filiale d’Expedia, développe son offre marchande.

Après les agences et tour-opérateurs, les trublions du Net ont visé compagnies aériennes et groupes hôteliers. Si les premières se battent désormais bien pour vendre leurs billets en direct, les seconds ont tardé à réagir. Si les agences de réservation en ligne dégagent d’immenses profits, c’est en puisant dans les marges des hôteliers. Elles les concurrencent aussi sur leur propre site…d’où l’idée, en Suisse, de créer un nouveau portail dédié. Rude défi: pour détourner les internautes des sites des groupes hôteliers, les agences en ligne monopolisent les mots-clés vendus par Google. L’an dernier, Priceline a dépensé pour ce seul budget 5 millions de dollars par jour ! La bataille promet d’être féroce…