Figure de proue du commerce nord européen aux XVIe et XVIIe siècles, la belle Flamande restaure et bichonne ses trésors architecturaux.
« Anvers doit l’Escaut à la Providence, et tout le reste à l’Escaut »
Un poète néerlandais
La ville de Rubens, des diamants et de la mode est en permanente mutation. Deuxième port d’Europe après Rotterdam, l’opulente cité des grands armateurs, des négociants cossus et des capitaines d’industrie ravale ses superbes bâtisses néo-gothiques ou baroques pour leur attribuer de nouvelles affectations : vieille Bourse ou église récemment converties en espaces culturels ; résidence patricienne du XVIIIe ou ancienne banque devenus palace ou hôtel de charme.
Somptueux décor
C’est bien à Anvers, en 1531, qu’est érigée la première bourse d’échanges de l’Histoire. Elle servira de modèle à d’autres édifices. Réparé après un incendie au XIXe siècle – vacant depuis 1997, suite au transfert des activités boursières à Bruxelles – ce joyau néogothique a retrouvé son éclat d’origine pour être restitué à la ville et à ses admirateurs après une vacance de deux décennies.
Le principal défi consistait à adapter le bâtiment aux normes actuelles sans en compromettre la valeur patrimoniale. Murs et plafonds sont décorés de peintures de grande valeur, de boiseries ornementées et de vitraux. Ouvert la journée, son hall central permet aux citadins de le traverser pour passer d’un quartier à l’autre. Il accueille aussi divers types d’événements : concerts, congrès, foires, défilés de mode.
Jouxtant la Bourse, le restaurant Fiera en adopte le flamboyant décorum. A deux pas, Sapphire – anciennement Hôtel du Bois – a ouvert ses portes juste avant la pandémie, rendant toute son aura à un bel édifice de 1872.
Botanic
Imaginez un très ancien hospice dont les fondations remonteraient au XXe siècle ! En 2017, il dégageait une impression étouffante, obsolète et sombre. Au cours des âges, l’ensemble du site, voisin du jardin botanique, avait été alourdi par de nombreuses rénovations et ajouts. Il a fallu un certain talent pour en saisir le potentiel hôtelier. Une multitude d’espaces et de cours disponibles ont paru propices à une spectaculaire renaissance.
L’architecture et l’intérieur d’origine ont ainsi été dépouillés d’ajouts, de correctifs et de menuiserie pour donner naissance au Botanic, l’une des nouvelles adresses les plus tendance d’Anvers, dont les guides spécialisés ont déjà distingué l’offre gastronomique.
Fort en coffres
Qui devinerait l’ancienne fonction de ce splendide immeuble néoclassique ? Son nom, pourtant, est un indice : Franq…allusion aux francs qu’il thésaurisait avant l’instauration de l’Euro. La preuve de ce passé financier se trouve au rez-de-chaussée de ce qui est devenu un hôtel de (grand) charme. L’ancienne salle des coffres-forts a été transformée en…cave à vins. Intacts, les casiers ont ainsi audacieusement changé de contenu. Pour le reste, le lieu réhabilité a gagné en luminosité, avec notamment l’ajout de grandes baies vitrées. Une adresse très prisée, très chic.
Shopping
A bien des égards, Anvers fait figure de paradis pour fashionistas et amateurs d’objets rares. Les Hollandais et les Bruxellois ne s’y trompent pas, qui viennent ici faire chauffer leurs cartes de crédit (oui, la ville est chère). Dans ces négoces aussi, le boutiques de fringues et galeries d’art ont souvent élu domicile dans d’anciennes bâtisses cossues désormais dédiées au luxe et au design.
Que les petits budgets se rassurent : l’Office du Tourisme affirme qu’on peut encore dénicher, derrière tout ce clinquant, des adresses abordables pour dormir et manger sans courir à la ruine !
Photos: pichonvoyageur.ch
