Pourquoi un voyage en avion présenterait-il davantage de risques aujourd’hui ? Ce mode de transport demeure l’un des plus sûrs du monde. Néanmoins, des inquiétudes se manifestent face à l’émergence de nouvelles donnes.
“Celui qui n’a pas peur n’est pas normal ; ça n’a rien à voir avec le courage. ”
Jean-Paul Sartre
Pourquoi les médias font-ils souvent référence à de nouveaux accidents survenus en plein vol ? La réponse ramène au changement climatique. Les vols commerciaux causent environ 3.5 % des émissions nocives, mais les avions eux-mêmes sont victimes des conséquences de ce dérèglement qui accentue notamment les turbulences, les tempêtes et les risques en cours de vol.
Retards
Les retards de vols deviennent également de plus en plus fréquents, car de nombreux avions doivent rester au sol en raison de mauvaises conditions climatiques. L’hémisphère nord en particulier est plus touché, sachant que les vents de la haute atmosphère qui vont d’ouest en est (les « courants-jets ») sont de plus en plus rapides. À chaque fois que la température du vent augmente d’un degré Celsius à cause des émissions de CO2, le courant-jet s’accélère de 2 %.
Même la grêle devient dangereuse pour les avions. En juin 2024, le nez d’un avion d’une compagnie aérienne australienne a été pratiquement détruit par une tempête de grêle. Les avions sont capables de traverser des fortes pluies, mais ces événements climatiques altèrent fortement la visibilité des pilotes.
Maintenance
Un autre problème qui touche l’aviation est que l’entretien des appareils reste onéreux. À mesure que les avions vieillissent, les risques de problèmes techniques et mécaniques s’agrandissent en dépit d’une maintenance régulière.
Températures
Les aéroports sont généralement construits dans des zones plates et en basse altitude, lesquelles sont sujettes aux inondations. D’après une étude menée en 2021, plus de 100 aéroports autour du monde se trouvent en dessous du niveau de la mer. La hausse des niveaux de la mer s’accélère en raison de la hausse des températures, et il est estimé que les risques d’inondation dans ces aéroports de basse altitude augmenteront de 69 fois d’ici à l’année 2100. Cela provoquera des problèmes majeurs de sécurité aérienne dans le cas où les avions ne pourraient pas décoller ou atterrir. Pour que les avions décollent, une force aérodynamique entre en jeu pour générer l’interaction entre l’avion et les molécules de l’air qui l’entourent. Mais à mesure que l’atmosphère se réchauffe, l’air se dilate et devient généralement moins dense, ce qui complexifie la montée dans les airs des appareils. Les vagues de chaleur peuvent également faire que le tarmac fonde ou que les pneus de l’avion soient endommagés en roulant sur la piste. Les changements climatiques ont également grandement affecté la durée des vols. En raison de l’intensité des courants-jets, les pilotes sont confrontés à des vents contraires qui ralentissent fortement leurs appareils.
Fatigue
Si la météo est une des raisons principales des problèmes de sécurité en cours de vol, d’autres problèmes peuvent exacerber l’impact de ces mauvaises conditions climatiques. Un de ces problèmes est la fatigue des pilotes, de plus en plus confrontés à de longues heures de vol et à des emplois du temps irréguliers.
Cybersécurité et conflits
Avec la hausse de l’utilisation des outils numériques au cours des manœuvres en vol, le risque de piratage informatique augmente également. Les pirates qui ciblent les systèmes d’aviation peuvent déranger les vols, voler des informations sensibles et même provoquer des crashs aériens en interférant avec les systèmes de navigation et de communication. Les vols qui survolent ou passent à proximité d’une zone de conflit ont également plus de risques d’être la cible d’attaques ou de se heurter à des risques inattendus. La chute de l’avion du vol Malaysia Airlines 17 en Ukraine montre bien les dangers de survoler de telles régions en guerre.
Intoxication
Bien qu’il y ait un contrôle très strict des pilotes mis en place par les compagnies aériennes, les cas de pilotes ayant consommé des substances se sont déjà produits.
Sources : National Geographic /The Independent/CNN
Illustration : IA
