La Bourse de CommercePinault Collection et le Musée de la Marine font la Une

« L’Art n’explique pas, il exprime par touches, le silence du ressenti. »
Kheira Chakor

Un nouvel écrin pour l’Art contemporain

Faut-il vraiment de nouveaux arguments pour retrouver Paris après une si longue absence pandémique ? En voici deux et un bonus !

La Bourse de Commerce – Pinault Collection

Les médias en ont fait leurs choux gras, et les critiques d’art leur dernière polémique. Monument historique restauré et transformé en musée, la Bourse de Commerce attise la curiosité des Parisiens et celle des visiteurs de la capitale. Les Suisses, en particulier, s’amusent à décoder l’œuvre majeure de leur concitoyen Urs Fischer, qui trône dans l’anneau de béton central. Imaginez une copie à l’échelle de L’Enlèvement des Sabines, sculpture monumentale – de marbre à l’origine – reproduite ici en cire grise destinée à fondre lentement comme une colossale bougie…allégorie de l’incertaine pérennité de toute création œuvre d’art !

De fait, en poursuivant la visite, on ne cesse de s’interroger sur le sens et la valeur de ce que l’on voit (mais n’est-ce pas la fonction première de la création artistique ?) On se demande en passant si le choix d’un extincteur ou d’une moto en vitrine révèle davantage le flair commercial du collectionneur milliardaire ou son regard avisé sur la production contemporaine.

Intérêt architectural

Quoi qu’il en soit, l’écrin qui abrite toutes ces œuvres mérite à lui seul le détour ; cette construction témoigne d’une belle invention architecturale. Elle est coiffée d’une structure métallique posée sur une plateforme-chapiteau à laquelle on accède par un élégant et surprenant escalier à vis.
Au-delà des dizaines d’œuvres réalisées par des artistes contemporains de réputation internationale – comme Sherrie Levine, Louise Lawler, Bertrand Lavier, Michel Journiac – ce qu’on retient surtout, c’est le remodelage du bâtiment par l’architecte japonais Tadao Ando, qui y a inséré un immense cylindre de béton de 9 mètres de hauteur et de 29 mètres de diamètre.

Les anciens murs sont encore apparents, mais ils semblent désormais « protégés » par cette enceinte post-industrielle, spectaculaire trait d’union entre l’ancien et le moderne.

Le musée bénéficie d’une belle lumière naturelle

Le musée de la Marine

Révélée au public depuis le 12 juin dernier, la superbe bâtisse qui abrita le mobilier et les joyaux de la royauté sous Louis XV attire les foules Place de la Concorde. Son nom vient d’une affectation plus récente en tant qu’adresse du secrétaire d’Etat à la marine et de son état-major (après la Révolution, et jusqu’en 2015). Ce monument d’importance nationale a été restauré dans les moindres détails pour montrer ce qu’étaient le garde-meuble de la couronne et les appartements de l’intendant à la fin du XVIIIe siècle.
La force de cet immense chantier débuté en 2017 est d’avoir restitué les espaces, la décoration et le mobilier tels qu’ils existaient à l’époque.

Croustillant libertinage

Le premier intendant du Garde-Meuble de la Couronne – un certain Pierre-de Fontanieu – était célibataire et libertin. Pour ses plaisirs, il fit aménager le cabinet jouxtant sa chambre à coucher avec des miroirs peints de figurines dans des positions lascives…un fantasme fort peu apprécié par l’épouse du second intendant. Elle fit recouvrir ces représentations pour transformer les personnages en angelots joufflus et en femmes vêtues de robes longues.

Un bonus

Après des années de réhabilitation, la Samaritaine réouvre le 23 juin, sous la forme d’un immense temple de la consommation de 20.000 m 2. Le groupe de Bernard Arnault – autre milliardaire – annonce qu’on y trouvera un grand magasin et un palace (Cheval blanc), mais aussi 96 logements sociaux, une crèche et des bureaux. On y admirera surtout -rafraîchie – la grande fresque dite “des paons”, un chef d’œuvre Art nouveau datant de 1807.

Le moment est venu de retrouver Paris, après une (trop) longue absence pandémique. Les liaisons du TGV Lyria sont idéales entre la Romandie et la ville Lumière, et les offres de séjours forfaitaires de Railtour/Frantour (No 1 des vacances en France) plus attractives que jamais.