Prendre l’avion de nos jours s’apparente à un parcours du combattant. Un voyageur, Francesco Patrinostro, relève une succession de contrariétés.

“On n’éprouve jamais que deux émotions en avion : l’ennui et la peur.”
Orson Welles

Probablement a-t-il existé une époque où prendre l’avion s’accommodait avec l’idée de plaisir. Tout cela a bien changé. De nos jours, choisir l’avion comme moyen de transport équivaut à signer un pacte avec le diable, notamment pour des raisons écologiques. Mais pas seulement…


Une épreuve
Il faut arriver des heures à l’avance à l’aéroport, montrer patte blanche à des officiers de la sécurité qui vous regardent comme si vous étiez un terroriste. Prier pour que son bagage ne dépasse pas les limites autorisées et le voir disparaître parmi des millions d’autres sans être assuré de le revoir jamais.
Une fois, dix fois, cent fois, autant que nécessaire, montrer son passeport, sa carte d’embarquement, les tendre d’une main lasse à quiconque les exige en un rituel qui vous donne envie de rentrer chez vous vous coucher.


La sécurité
Tout enlever, chaussures, blouson, chapeau, ceinture, lunettes, pièces de monnaie, coupe-ongles, briquet, etc., les entasser dans des boîtes d’où ils débordent de partout. Passer à travers la machine à rayons X, lever les bras au ciel comme un pingouin sous acide, biper pour un rien, être pris à partie par un molosse qui vous fouille comme si vous abritiez de la dynamite sous vos aisselles.


Embarquer
On le fait au pas lent d’un troupeau en route pour l’abattoir. Patienter des plombes derrière un voyageur qui vous présente son postérieur pendant qu’il s’escrime à faire rentrer un bagage dans son compartiment réservé. Enfin prendre place, tenter de se caler au fond d’un siège qui a été conçu pour tout sauf pour épouser les contours d’une forme humaine, bientôt voir le dossier de devant basculer à deux millimètres de vous broyer les jambes.


Voler
S’endormir un peu avant d’être rappelé à la réalité par une hôtesse qui penchée vers vous vous demande si vous préférez mourir d’une indigestion au poulet ou aux pâtes, sorte de condensé de malbouffe dont vous n’attendez rien si ce n’est d’oublier le temps d’un instant que votre temps de vol se compte encore en heures.
Et puis une fois arrivé, tout le cirque qui recommence, les bagages, la douane, l’enfer d’un voyage qui avant même d’avoir vraiment commencé aura déjà entamé l’essentiel de vos forces.

Source : BLOG You Will Never Hate Alone /Merci à Judith Ochs