Sous le terme générique de  » tourisme sexuel « , on peut distinguer différents types de commerce du corps, notamment la prostitution et les voyages sexuels. Les femmes et les mineurs représentent l’immense majorité des victimes.

« Je condamne absolument le tourisme sexuel, ainsi que la pédophilie à laquelle je n’ai participé d’aucune manière ».
Frédéric Mitterand

Illustration de Mix&Remix pour « Voyager sans se faire plumer » (Ed. Favre)

La prostitution  » classique « 

Le plus répandu et donc le plus important des tourismes du sexe, est la prostitution classique. Dans des hauts lieux de fréquentation touristique, des femmes, des hommes ou des enfants attendent le chaland qui se laissera tenter par leurs appâts et services payants. Les grandes villes, les bars, les boîtes de nuit et les trottoirs sont leurs repères favoris. Dans des pays où un travail normal ne permet pas de survivre, une partie de la population, prête à tout pour se nourrir, se vend à des prix dérisoires. La prostitution classique est facilement identifiable puisque les prostitué(e)s se montrent aux clients éventuels, et par conséquent, ne se cachent pas des autorités.

Les voyages sexuels

Il existe d’autre part des voyages sexuels organisés. Par exemple, des agences de voyages américaines proposent de vous emmener découvrir les pratiques sexuelles d’un autre pays ou, plus précisément, d’assouvir vos pulsions les plus viles en vous assurant – parfois sur contrat ! – les services de jeunes filles ou garçons vierges, peur du sida oblige. Cette  » clause  » pousse ces tours opérateurs à recruter, pour un « usage » qui se veut unique, des mineurs de plus en plus jeunes. Des procédures contre ces agences commencent à être lancées.

Qui sont les clients ?

Les touristes qui se permettent de transgresser la morale et les lois de leur pays à l’étranger n’ont pas de profil type mais forment quand même un groupe, fût-il hétérogène. Ils profitent d’un voyage à l’étranger pour accomplir leurs fantasmes. On connaît les alibis que donnent ces amateurs de plaisirs exotiques tarifés :  » Là-bas, ce n’est pas pareil : ils nous aiment vraiment.  » Ou bien :  » Chez eux, la sexualité est une chose naturelle.  » Et encore :  » Grâce à nous, ils mangent à leur faim. « 
Tristes justifications… surtout lorsque l’on sait que, la plupart du temps, ils ne se soucient pas de savoir si la personne qu’ils s’offrent est majeure ou non, consentante ou pas. Parfois même ils profitent de l’absence de législation protégeant les mineurs dans le pays. Évidemment, tourisme sexuel et pédophilie ne sont pas synonymes mais, dans un pays en voie de développement, les touristes sexuels s’adonnent souvent à des relations sexuelles avec des adolescents ou des enfants.

Illustration de Mix&Remix pour « Voyager sans se faire plumer » (Ed. Favre)

Le touriste sexuel  » occasionnel  »

Premier lieu commun qui se révèle faux : les amateurs de tourisme sexuel ne sont pas uniquement des personnes ayant des pratiques sexuelles  » déviantes  » en temps normal ; hommes, femmes (4 % des clients), parfois couples, d’apparence « bien sous tous rapports » se paient du bon temps sans honte.
Ces touristes, d’un genre bien particulier, sont souvent des quidams qui, le temps d’un voyage, se laissent tenter par une offre appétissante et très bon marché. Ils profitent d’une opportunité qui leur est proposée et qu’ils ne rechercheraient sans doute pas dans leur propre pays. Nombreux, aussi, sont ceux qui se laissent tenter après avoir abusé d’une boisson alcoolisée ou lorsqu’ils sont sous l’emprise d’une drogue.

Le touriste sexuel  » assidu « 

Dans les pays du tiers monde, certains touristes ont des relations sexuelles avec des enfants. Ce type de clients, plus nombreux qu’on peut le penser, est composé de pédophiles dits régressifs dans la mesure où ils ne s’intéressent pas habituellement aux enfants. Ils y arrivent à un moment donné de leur vie où leur activité sexuelle ne les comble plus et où ils cherchent à la pimenter du goût de l’interdit. Ce qui pousse ces hommes à profiter de personnes très jeunes, c’est la quasi assurance d’être protégé contre le sida (ce qui est faux) et le besoin d’exercer une domination sexuelle.

Source : Marine Goddin, Laure Delmoly et Laure Manent / Routard