Un tourisme vert, responsable et sûr dans la “Suisse des Balkans”

« Dans les Balkans, les Albanais sont les Belges de notre Europe occidentale : les sujets préférés d’histoires drôles mettant en scène leur naïveté, leur manque de moyens ou d’idées. »
Jean-Christophe Grangé / Le vol des cigognes

De nouvelles habitudes de voyages mettent en lumière des vacances non massives et saines, privilégiant les expériences actives dans une nature intacte. Ce contexte place la Slovénie en bonne position au palmarès des destinations idéales pour une clientèle soucieuse de se réoxygéner en moyenne altitude ou à l’air marin de l’Adriatique. A bien des égards, ses paysages rappellent l’Helvétie.

Préjugés

En réveillant de sombres souvenirs associés aux conflits des Balkans, le seul nom de Slovénie pourrait générer un vague sentiment d’insécurité.
C’est faire peu de cas de la forte identité de ce petit pays bien déterminé à se démarquer des autres états issus de l’ex-Yougoslavie. Les Slovènes vont au bout de leurs capacités pour donner une autre image de leur société. Ils rayonnent dans le sport, ils innovent en écologie.

Bon goût

Gratifiés du titre de Région européenne de la gastronomie 2021, ils incitent leurs hôtes nationaux et étrangers à découvrir des expériences culinaires uniques.

Considérant le faible revenu moyen national, le visiteur ne peut être que déconcerté par le côté pimpant des habitations et la distinction de nombreuses adresses hôtelières au confort et au design haut de gamme. Le vacancier suisse apprécie de ne pas y faire chauffer sa carte de crédit.

Photogénie rurale et citadine

Cette région d’Europe centrale est connue pour ses montagnes, ses stations de ski et ses lacs.
Dans cet environnement merveilleusement préservé, on recense encore des loups, des lynx, et quelque 800 plantigrades exposés comme ailleurs aux conflits avec la gent humaine, laquelle est amenée à réguler cette population.
S’étonnera-t-on, à l’auberge, de se voir proposer du saucisson d’ours ?

Patrimoine

On ne dira jamais assez le charme de la capitale, dont les façades baroques côtoient des monuments du XXe siècle conçus par l’architecte slovène Jože Plečnik. On lui doit l’emblématique Tromostovje (Trois Ponts), qui enjambe la rivière de Ljubljana. La municipalité a banni les voitures de son centre-ville. Le bruit des klaxons a fait place au chant des oiseaux et aux rires des enfants. Depuis qu’on a ouvert des lignes de bus gratuites et des parkings à vélos, les émissions de carbone ont chuté de près de 70%

Virage à droite

On ne parle pas ici de l’état du réseau routier, au demeurant très satisfaisant. La Slovénie a pris, en juillet 2021, la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne (UE) pour une durée de six mois. Ce tournant s’est inscrit sur fond de tensions entre les institutions communautaires et le premier ministre, Janez Jansa, pour des sujets relatifs aux libertés. Alors que les Vingt-Sept examinaient la loi hongroise sur « la protection de la famille » (qui assimile l’homosexualité à la pédophilie), seuls les premiers ministres polonais et slovène ont défendu Budapest. M. Jansa, proche de Viktor Orban, était le plus virulent. La presse nationale, par ailleurs, se plaint de nouvelles contraintes peu compatibles avec l’idéal démocratique.

(Photos: pichonvoyageur.ch)