Destination idéale pour un long week-end de vacances et de wellness, la coquette argovienne distille le charme désuet des anciennes villes d’eau.

« Thermes : Bains romains qui étaient interdits aux esclaves, car l’usage voulait que l’on réserve les thermes aux maîtres. »
Marc Escayrol / Mots et Grumots

Pour beaucoup, Baden n’évoque qu’une pancarte sur l’autoroute ou le tracé ferroviaire menant à sa grande voisine Zurich, distante de 25 kilomètres. Elle mérite pourtant bien davantage qu’une mention à l’horaire des CFF. Dans l’actuel contexte pandémique, les Romands sont de plus en plus nombreux à y effectuer une escapade. Ils en reviennent requinqués par leurs immersions soufrées, leurs randonnées toniques et leurs découvertes culturelles ramenant aux origines de la cité, déjà mentionnée par Tacite autour de l’an 100. Comme en témoignent des vestiges proches de l’actuel casino, les Romains avaient apprivoisé les sources d’eau chaude. Ces dernières connaîtront leurs heures de gloire surtout aux XVe et XVIe siècles. La ville représentait alors le centre politique de la Confédération (sessions de la Diète, de 1424 à 1712).

Au milieu coule une rivière

Le joyau de Baden se déniche sur la rive gauche de la Limmat, qui traverse l’agglomération de part en part. Cette perle est cachée dans une coquille urbanisée que rien ne distingue des autres zones commerciales et résidentielles helvétiques. Mais voici qu’on débouche sur une dizaine de rues et venelles bordées de belles bâtisses souvent médiévales, dont le charme ramène aux façades de Morat, Saint-Gall ou Lucerne. Un autre vénérable pont de bois a même l’outrecuidance de narguer le Kapellbrücke.

L’ouvrage débouche sur un rude escalier menant à un superbe point de vue sur Baden.

Un parfum d’autrefois

Ici, une boutique de joaillerie, là une galerie d’art. Les terrasses sont conviviales, leurs enseignes photogéniques.
Et voici la coquette maison de thé de Frau Meise, célèbre pour ses fameux brunches servis dans le délicieux décorum d’un salon de grand-mère : quelques tables réparties entre canapés, bibelots et autres objets d’artisanat mis en vente dans l’atmosphère Belle Epoque.

Hôtel de charme

Même esprit dans l’un des espaces les plus élégants de Suisse : l’Atrium-Hôtel Blume (***), mentionné pour la première fois en 1421 ! Tous ces objets du passé, une folie de brocanteur ? L’établissement – qui a gardé ses bains dans le style du XIXe siècle – s’enorgueillit d’un spectaculaire atrium (construit dans les années 1870), mariant des éléments de la Florence du XVIe siècle aux formes régence parisiennes du XIXe. Une immersion historique, pour compléter celles du spa !

Photos : pichonvoyageur.ch