En dépit de paysages et de climats contrastés, la Jordanie et la Suisse ont en commun deux décors géologiques fascinants et faciles à explorer. L’un côtoie le désert, l’autre traverse la vallée du Hasli, parmi les plus grandes transversales alpestres.

« Le long de hauts rochers anfractueux, coulait l’odeur des nids pourris abandonnés par les éperviers. »
Jean Giono

En Suisse…et en Jordanie

En Jordanie

Non loin de la mer Morte, une faille gigantesque fait le bonheur des randonneurs et des touristes en quête de (relative) fraîcheur. Y coule une rivière dont le niveau fluctue selon les saisons. Si l’on est prêt à se mouiller, on peut la remonter jusqu’à un cul de sac coiffé par un énorme rocher cubique, coincé entre deux parois abruptes, à quelques dizaines de mètres de hauteur.

Un vrai décor pour Indiana Jones, déjà séduit par Pétra ! Sur les falaises d’ocre et de rouge, chaque couche sédimentaire témoigne d’une époque différente. Le site abrite plus de 300 espèces de plantes, dont de rares orchidées, des centaines d’oiseaux migrateurs et sédentaires et des dizaines de mammifères (caracals, chats sauvages, renards roux et loups de Syrie).

En Suisse

Il y a environ 10 000 ans, dans l’Oberland bernois, les eaux torrentielles provenant de la fonte des glaciers au Grimsel ont érodé un gouffre profond et étroit à travers la montagne de calcaire. Longues d’environ 1 400 m., ces gorges peuvent atteindre une profondeur allant jusqu’à près de 200 m. Ouvert au public depuis la fin du XIXe siècle, le parcours a été doté de passerelles d’acier et d’équipements adaptés aux personnes à mobilité réduite.

Par moments, le trajet emprunte des tunnels creusés à même la falaise. On dit même que deux cavernes auraient été aménagées non loin de là par l’armée dans les années quarante, mais qu’elles n’auraient jamais été utilisées pour une raison inconnue. Hautement instagrammable, une cascade (Schräybach) témoigne de la poursuite de l’érosion.

Photos : pichonvoyageur.ch