De Passau à Budapest, CroisiEurope plonge ses passagers dans un livre d’histoire.

« Le Danube qui, par cinq fleuves, Tombe échevelé dans la mer »
Victor Hugo / Orient

S’il est aisé de parcourir le Rhône, le Rhin, la Loire ou le Douro – entre autres – le Danube fait figure de vedette parmi les voies navigables européennes. Qu’est-ce qui lui vaut ce statut de star, si ce n’est la richesse patrimoniale des pays qu’il traverse ?
Avec CroisiEurope, une petite semaine suffit pour s’en imprégner en se laissant doucement emporter par le courant.

Immersion médiévale

L’aventure peut commencer par un embarquement à Passau, une adorable ville de Bavière au confluent du Danube, de l’Inn et de l’Ilz.
Du fait de cette particularité géographique, elle est surnommée Dreiflüssestadt (la ville aux trois rivières). Au Moyen-âge déjà, la navigation fluviale y constituait une importante source de revenus.

Le MS Symphonie attend à quai. Rénové en 2017, ce bâtiment à taille humaine a la faveur des croisiéristes allergiques aux “villes flottantes” encombrées et peu respectueuses de leur bilan énergétique. Un peu plus de 100 mètres de long pour 10 de large, voilà des dimensions raisonnables pour loger une centaine de passagers dans 55 cabines où rien ne manque : cabinet de toilette, télé, wifi, etc.
Tous les lits font face au paysage, gratifiant le voyageur d’un spectacle sans cesse renouvelé, entre nature, bourgades et autres passages d’écluses.

Melk et Dürnstein

Respectivement, les deux premières escales ont de quoi ravir les amateurs de baroque flamboyant et de pittoresque viticole. Melk, dans le Land de Basse-Autriche, est célèbre pour son abbaye bénédictine bâtie en surplomb du Danube, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Une matinée suffit à peine pour admirer les trésors de son musée et parcourir ses jardins bucoliques.

Mais le bateau n’attend pas; le voilà qui poursuit son trajet jusqu’à Dürnstein, qui pourrait bien être à cette région ce que Saint-Saphorin est à la Romandie, avec ses photogéniques ruelles étroites et ses caveaux de dégustation. En sus, la bourgade fait référence au séjour, en ses geôles, de Richard Coeur de Lion.

Vienne

Généreuse en surprises, la croisière réserve à ses hôtes une première exploration – nocturne – de la capitale où tout tourne toujours : les courants de l’histoire, les valses, les boulevards circulaires, les tendances artistiques, architecturales et de design. La splendeur de la ville en dit long sur les richesses de ce que fut l’empire austro-hongrois. Une visite diurne complétera le tableau, sans négliger une visite de Schönbrunn, fastueuse résidence d’été des Habsburg encore hantée par le fantôme de l’impératrice Sissi.

Un Vatican sur la colline

Une première incursion en territoire hongrois a de quoi surprendre le voyageur peu habitué aux contrastes. L’énorme structure de la cathédrale Saint-Adalbert domine Esztergom, l’ancienne capitale hongroise, du Xe au XIIIe siècle. La plus grande basilique d’Europe centrale domine une ville au charme désuet. On en devine le potentiel touristique si les fonds européens pouvaient booster la réhabilitation de ses bâtisses décaties.

Au final

Cette croisière sur une partie du Danube trouve son apothéose à Budapest, où chaque boulevard témoigne du poids de l’histoire. Le bateau – véritable hôtel flottant – est amarré au cœur de la cité, entre les villes de Buda et Pest, aujourd’hui réunies. L’exploration est ainsi facilitée des différents arrondissements baptisés en référence à la dynastie autrichienne autrefois régnante. On y voit défiler citadelles, palais, bains publics, vastes parcs et façades Art Nouveau comme autant de séquences d’un film qui aurait trouvé ici tous les décors de son scénario romanesque.
Au terme de leur périple, des passagers enchantés de leur expérience affirment vouloir la renouveler au plus vite…peut-être sous d’autres latitudes.

Photos : pichonvoyageur.ch