Au-delà des plages idylliques, des hôtels de luxe et du mythique oiseau dodo, le panachage racial et culturel signe la personnalité de cet éden tropical.

« C’est de l’enfer des pauvres qu’est fait le paradis des riches. »
Victor Hugo

La capitale
Sur le front de mer de Port-Louis, la capitale, on croise des femmes en talons aiguilles, d’autres en sari ou en burka. Des maisons de l’époque coloniale et de modestes cases en tôle côtoient les boutiques tendance.

Mixité
« Ici, toutes les communautés et religions se fréquentent en bonne intelligence. Les unes participent aux célébrations des autres, et les mariages mixtes sont fréquents », affirme Seema, jeune autochtone aussi à l’aise dans la langue de Molière que dans celle de Shakespeare. Mais c’est en créole qu’elle saluera un ancien camarade d’école, croisé à la devanture d’un restaurant où l’on sert indifféremment des pizzas, du vindaye (plat typique préparé à partir de poisson) des achards, des biryanis, des daubes ou des chop sueys. Outre ses puissantes senteurs exotiques et son climat bien trempé, le brassage des saveurs concoure à pimenter cette île de 2000 km², posée en plein océan Indien.

Découverte
Au départ de l’aéroport, on ne traverse pas un paysage de rêve. Ponctué de localités sans charme, le trajet laisse la part belle au bétonnage, à l’exception de vastes étendues où domine le vert des cannes à sucre. On saisira plus tard l’importance de cette culture dans l’économie locale, notamment en visitant telle ou telle distillerie de rhum, où de vieilles gravures ramènent aux affres de l’esclavage.

Nature
Soudain, le décor change pour s’avérer plus conforme aux clichés du catalogue touristique : forêts clairsemées ou si épaisses qu’on peinerait à s’y aventurer, réserves naturelles où palmiers millionnaires et royaux émergent d’un fouillis de plantes grasses, de camphriers, de fougères arborescentes et autres arbres du voyageur.

Balnéaire
Et voici la côte ouest de l’île, protégée par son rempart volcanique, avec son fameux piton rocheux du Morne, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce superbe littoral attire surfeurs, plongeurs, kitesurfeurs et autres pêcheurs au gros. Une température aquatique flirtant avec les 25°C s’avère propice à l’exploration sous-marine, équipée de masque et tuba.

Lever l’ancre
Au-delà des eaux turquoise du lagon, l’horizon est un appel à prendre le large. « Tous les îlots et les îles autour de Maurice sont différents par leur taille, leur sol et leur position », relève Vincent Florens, professeur en écologie à l’université mauricienne. Ensemble, ils recèlent une grande diversité d’espèces indigènes et endémiques.

l’île au Phare
Marquée par l’Histoire ! La baie de Grand-Port fut le témoin de l’unique victoire navale française sur les Anglais en 1810 (bataille inscrite sur l’Arc de triomphe). A courte distance, l’île aux cerfs a tout de la carte postale, avec sa bordure de mangrove, ses délicats filaos pliés par le vent, et surtout ses plages qu’on dirait saupoudrées de farine.

Itinéraire
« Vous pouvez visiter le superbe jardin botanique de Pamplemousse, le château Bourdonnais (vaste résidence coloniale), photographier des cascades ou partir à la rencontre des dauphins », suggère ce concierge d’hôtel à un couple de japonais manifestement désorientés. Il pourrait ajouter quantité d’autres points d’intérêt. Mais pensera-t-il seulement à mentionner les chemins de traverse, sources d’innombrables rencontres et surprises ? Ce sont bien elles – au final – qui constitueront le sel du voyage.

Y aller
Edelweiss assure des liaisons directes avec Port-Louis. Mention spéciale à la qualité des plateaux-repas (même en classe économique), surtout dans le sens Zurich-Maurice.

Photos : pichonvoyageur.ch