Covid-19 oblige, les familles misent encore sur le tourisme suisse.
« La Suisse ressemble à un génie : belle et sublime, mais peu propre à porter des fruits nourrissants ».
Arthur Schopenhauer / Essai sur les apparitions et opuscules divers.

Emprunter un engin vertigineux ? Dormir dans les arbres ? Explorer un bunker ? …autant de bons plans accessibles à toute la famille.
Dormir dans les arbres
Imaginez plus d’une douzaine de cônes nichés dans les arbres sur les berges de la rivière, accessibles par des échelles bien sécurisées ! Suspendu par sa pointe, chacune de ces tentes pyramidales est arrimée à un fil tendu entre deux frênes…d’où un léger balancement renforçant le sentiment d’aventure. Aucun souci, toutefois : les câbles supporteraient 10 tonnes. Réalisés en bâches de camion soudée, équipés de fenêtres en plexi amovibles, les cocons disposent d’un fond matelassé suffisamment large pour accueillir deux adultes ou trois enfants. La moitié de ses nids perchés à une hauteur variant de1 à 4 m ont été regroupés par paire, de manière que les parents puissent garder un œil sur leurs oisillons. Six autres tentes offrent davantage d’isolement et sont dotés d’une place de pique-nique distincte.

En cas d’orage, les campeurs peuvent se réfugier dans les étables de leurs hôtes, pour y dormir sur la paille. Une annexe de la ferme est affectée au petit déjeuner campagnard, seul repas proposé par les propriétaires. Douche à disposition.
Attention : jusqu’à fin septembre seulement.
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Courtiser le vertige
L’aventure commence sur le tronçon reliant Stans au Kälit, la station intermédiaire du Stanserhorn. Avec ses vénérables voitures en bois, le funiculaire construit en 1893 a acquis la patine des antiquités. À son inauguration, il détenait le record de longueur. Le contraste est évidemment radical avec le téléphérique high-tech affecté à la suite du parcours. Il en jette, le CabriO, avec sa cabine à deux étages dont le niveau supérieur ouvert à tout vent – innovation mondiale – nargue Lucerne et le lac des Quatre-Cantons. Par météo favorable, le sentiment de liberté procuré par cette attraction audacieuse au coût de 28 millions s’avère euphorisante. Mais où sont les câbles ? Ils sont fixés de chaque côté de la cabine. Ingénieux, non ?

Arrivés au terminus (1898 m d’altitude), les géographes érudits dressent la liste des sommets alentour. Les gourmets ont déjà repéré le restaurant tournant Randorama (on y organise des dîners romantiques aux chandelles les vendredis et samedi), et le Stübli, qui sert ses macaronis des Alpes dans une marmite ornée d’edelweiss.
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Explorer les profondeurs
Le caractère stratégique de Saint-Maurice est déjà considéré au Moyen Âge. À la fin du XVe siècle, toutefois, seul le château fort assure la défense de cette important passage Nord-Sud. À partir de 1831, sous la menace d’un nouveau conflit européen, un imposant un système de protection se développe du Léman aux cols du Grand Saint-Bernard et du Simplon, alignant finalement plusieurs centaines de forts et de fortins capables d’abriter une puissante artillerie. À partir de la fin du second conflit mondial, Dailly / Savatan devient alors l’une des trois forteresses nationales – le plus grand système souterrain du genre en Europe – complétant Sargans à l’est et le Gothard au centre du pays.

Reliés par un funiculaire souterrain les deux forts disposent de 15 casernes souterraines, de murs de tirailleurs et de postes d’observation qui communiquent par téléphone. Le fort du Scex est ajouté au réseau en 1911. Il se présente comme le plus bel exemple de l’évolution militaire du début du siècle. Trente ans plus tard, pendant la seconde guerre mondiale, la forteresse de Cindey parachève le complexe. Étroitement liés par la grotte aux fées, les deux ouvrages susmentionnés ont toujours fonctionné en symbiose jusqu’en 1995, date de leur abandon et de leur reconversion en musée. Non loin de là, à Evionnaz, un fort antichar construit sous roc avait pour ambition de ralentir le passage de tout véhicule ennemi – blindé ou non – se déplaçant de Martigny en direction de Saint-Maurice. Comme les infrastructures de Cindey, Toveyre et de Petit Mont, celle d’Evionnaz (en accès libre / sur demande en visite privée) a été dotée de panneaux évoquant son histoire : les plans établis par Hitler pour envahir la Suisse, l’évolution des blindés et les principes du combat antichar.
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