Sérénissime

Main mise sur la ville. Venise pourrait changer de paradigme touristique.

Comme on sait, le tourisme de masse est un vrai problème pour la Sérénissime. Les maires successifs ont géré la ville avec trop de laxisme, dans une vision à trop court terme, alimentée par l’appât du gain. Les immondes boutiques de souvenirs (la plupart désormais gérées par des Chinois qui vendent du verre de Murano made in Taiwan), les kebabs et autres bed & breakfast ou airbnb, tout comme les énormes paquebots qui abîment les fonds de la lagune n’ont plus rien à faire ici.

De nombreux chantiers sont en cours à Mestre, aux portes de Venise, pour la construction de plusieurs hôtels et pas loin d’un millier de chambres supplémentaires. Les touristes qui vont y séjourner ne vont porter à Venise qu’une richesse très relative car c’est une clientèle à bas budget. Afin d’endiguer ce fléau, la ville avait le projet d’un ticket d’entrée pour ceux qui viendraient y passer la journée sans y séjourner. Ce serait une excellente initiative. Elle garantirait un revenu à la ville et en même temps aurait probablement un pouvoir dissuasif auprès de certains clients, en limitant ou en tout cas en contrôlant les flux de visiteurs.

Trop de communautés vivent déjà sur le dos de Venise : les hôtels de Mestre, mais aussi ceux de Lido de Jesolo ou de Trévise – pour ne parler que des plus connues – se vendent comme les lieux rêvés pour visiter Venise à bas coûts. Il faut que cela cesse. Venise doit revenir aux fastes des années 50 ou 60 du siècle dernier, quand un voyage ici c’était le voyage d’une vie.

(Source : Fabio Casilli / Tour Mag)