La « Florence de l’Elbe », phénix ressuscité de ses cendres.

« La guerre met la raison au service de la folie »
Edgar Morin

Splendeur de Zwinger

L’image est glaçante : sur un côté de la Frauenkirche reconstruite, un fragment de ruine calcinée rappelle l’horreur des bombardements de 1945, lorsque plus de 700 avions des Alliés s’acharnèrent sur la capitale saxonne au point d’y faire entre 35’000 et 130’000 morts, soit davantage qu’à Hiroshima.

L’église Notre-Dame (Frauenkirche)

Restauration

Alors totalement dévasté, le précieux centre historique continue de retrouver son éclat au prix d’une patiente et coûteuse reconstruction, pierre par pierre.
Les Allemands sont passés maîtres dans l’art de donner le change, au point que les visiteurs ont du mal à croire qu’en fait, seule une infime partie de cet ensemble architecturaléglises, palais, opéra – est d’origine.

Visite piétonne

Compact et facile à découvrir à pied, cet héritage restauré est inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Son exploration est ponctuée d’angelots joufflus, faunes grotesques et autres figures du baroque courtois. On accède facilement aux principaux musées dédiés aux grands maîtres – Raphaël, Titien, Rembrandt, Rubens – ou à l’art contemporain.

L’avenue principale de la Ville Nouvelle

Gentrification

Pour changer d’atmosphère, il suffit d’enjamber l’Elbe par le pont Auguste. On gagne alors Neustadt, haut-lieu alternatif de la vie nocturne et de la jeunesse dresdoise. Si ce quartier est nettement moins touristique, c’est qu’il cache bien son jeu. Ici, les édifices n’ont rien d’ostentatoire ; la plupart ont conservé de l’ex-RDA une certaine austérité.

Protecteur des arts

« En fait, cette « ville nouvelle » n’est pas une création récente », précise Susanne Reichelt, qui connaît son quartier comme sa poche. « …nous la devons à Auguste le Fort, dont la statue dorée garde l’entrée de l’avenue principale depuis les années 1730.
Prestigieux bâtisseur, Frédéric-Auguste Ier de Saxe doit son surnom à ses démonstrations viriles. Il était capable de briser – de ses mains – des fers à cheval. La rumeur lui prête la paternité d’innombrables bâtards ».

Ce souverain était aussi orientaliste, collectionneur de porcelaines (toujours exposées au Zwinger, ancien palais dédié à la détente et aux festivités des rois de Saxe).

Fief baba cool
Au centre d’une zone un peu terne – à première vue – il faut une certaine détermination pour trouver l’entrée du Kunsthof-Passage, une enfilade d’arrière-cours riche en guinguettes et enseignes délurées : fringues de seconde main ou de créateurs, bijouterie, objets astucieusement détournés. Les Dresdois viennent y bruncher, à moins qu’ils ne préfèrent l’un des nombreux restaurants exotiques de cette « ville nouvelle », où fleurissent aussi les instituts de beauté.

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Photos: pichonvoyageur.ch