Pour Blaise Pascal, « tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre ». Une invitation au voyage immobile, à l’introspection et au jardinage intérieur.

À l’heure de l’urgence sanitaire, des mesures de confinement et du repos forcé entre quatre murs, certains n’hésitent pas à remettre en cause notre consommation de voyages. Au moment où tous les pays du globe font face à la pandémie de COVID-19 et où les avions sont cloués au sol par milliers, y a-t-il meilleur moment pour repenser notre rapport aux déplacements ? Sociologue, essayiste et écrivain, le Français Rodolphe Christin s’évertue depuis quelques années à épingler les travers et les excès du tourisme. Il publie aujourd’hui « La vraie vie est ici », pour rappeler l’urgence de mettre fin au saccage touristique de la planète.

Mais ce qui est intéressant pour ce qui concerne l’Europe, c’est que, lorsque le confinement a été déclaré, l’un des derniers réflexes de mobilité pour beaucoup de citadins a été de rejoindre leur résidence secondaire. En propageant peut-être aussi le virus, certes, mais en montrant du même coup la pénibilité de leur quotidien.

En 2018, le cap de 1,4 milliard de touristes internationaux a été franchi (en hausse de 5 % par rapport à l’année précédente). Première activité économique mondiale, le tourisme emploie 200 millions de personnes dans le monde. Y renoncer totalement à la sortie du tunnel reviendrait à les condamner. Un juste milieu serait donc de mise lorsque le besoin d’évasion pourra à nouveau se concrétiser.

(Source : Le Devoir)