Voyage et terrorisme

Ulysse, comme Philéas Fogg…

Heureux qui, comme Ulysse…

Et s’il en était de la liberté de voyager comme de la liberté de s’exprimer ? Moins on l’exercerait et plus elle s’userait, au risque de s’éteindre et de confiner chacun dans son petit lopin bunkérisé…Allons-nous maintenant nous empêcher de nous rendre à Paris et de voyager à travers la France ?

Le Québécois Paul Simier a toujours traité de tourisme durant sa carrière de journaliste. Il a œuvré durant vingt-huit ans au Journal de Montréal. Dans une chronique d’actualité, il relève que depuis le début de la vague d’attentats et de prises d’otages qui secoue périodiquement de nombreux pays, le monde n’a cessé de se rétrécir pour les voyageurs. La première barrière dressée autour d’une destination est celle – souvent subjective – érigée par des gouvernements frileux, dont les avertissements répondent au fameux principe de précaution. Que les assureurs et professionnels du tourisme s’en servent pour se désengager, et c’est le terrorisme qui marque encore des points.

Tout acte violent peut évidemment susciter la terreur en un point précis du globe. Quelques secondes d’images focalisées sur l’événement conduisent à globaliser l’angoisse. Par méconnaissance de la géographie élémentaire, on va alors généraliser, condamner illico un pays, voire tout un continent.

Evidemment, il ne s’agit pas d’aller jouer les têtes brûlées en terrain miné. Mais interrogez les hôteliers tunisiens, égyptiens, ou ceux qui, en Afrique équatoriale, subissent l’effet Ebola bien que totalement épargnés par l’épidémie de leurs voisins : tous pâtissent de nos peurs irrationnelles.